France - Le journal Le Parisien offre un compte-rendu de l'utilisation des médicaments génériques en France, entre doutes et craintes.
Apparus il y a dix ans dans les pharmacies, les médicaments génériques représentent désormais quatre boîtes de médicaments vendues sur cinq, mais seulement pour les 15 % de médicaments possédant leur équivalent générique. S'il a fallu un peu de temps aux Français pour adopter les génériques, c'est aujourd'hui chose faite et la Sécurité Sociale y voit une économie substantielle : vendus moins chers que les médicaments originaux, les génériques ont permis d’économiser un milliard d’euros en remboursement en 2008.
Mais la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (Cnam) attend plus. La France peut et doit faire mieux. Pressions et sanctions sont désormais monnaie courante. Un pharmacien peut être interdit de tiers-payant s’il n’atteint pas les objectifs fixés. Le patient peut, lui, se voir refuser le tiers-payant s’il refuse de substituer son médicament habituel en générique. A ce titre, Jean Parrot, président du Conseil de l’Ordre des pharmaciens, craint que les Français ne se crispent. Car les génériques continuent malgré tout à susciter des réticences auprès de la population et de certains médecins.
Si l‘efficacité de la molécule ne peut être remise en cause, les excipients utilisés pour le médicament générique changent l’aspect, la forme et la couleur du médicament. Ces petites différences, ainsi que le prix plus bas, alimentent les craintes. Certains médecins n’hésitent donc pas à prescrire l’original en cas de "problème".