Le numérique... Durant la Foire du livre de Londres, la question était sur presque toutes les bouches, durant une journée de conférences, titrée : La question à 64.000 $ : où est l'argent, avec les ebooks. Si le marché ne peut plus être ignoré, son approche laisse toujours aussi songeur.
Approche pratique
Gail Rebuck, PDG de Random House et probablement le plus fervent défenseur expliquera simplement que le Sony Reader a « révolutionné » sa vie. Et suite à l'annonce faite hier que les livres numériques apporteront des expériences nouvelles passionnantes pour les lecteurs. Chez Hachette, Tim Hely Hutchinson, le PDG UK, on est plus sceptique : les lecteurs n'ont pas convaincu encore. Mais seul l'avis des usagers comptera.
Piratage, sans pitié !
Une voix différente, celle de John Makinson, PDG de Penguin, évoquera tout de même les problèmes de droit d'auteur et de prix pour ces nouveaux livres. Puis la conversation a dérivé vers le piratage. Pour Hachette, les éditeurs « devraient avoir une tolérance zéro face au piratage » : une attitude que nous retrouverions presque aussi véhémente même au sein du groupe français...
Évoquant l'affaire Scribd.com et la difficulté de surveiller les échanges illégaux, nous y reviendrons prochainement, Hely-Hutchinson a tout de même reconnu que ce n'est pas en poursuivant les internautes en justice que l'industrie du livre s'en sortirait vis-à-vis du piratage.
Enfin, le prix de livres...
Diminuer le prix d'un ebook revient à modifier la relation avec l'auteur à court et long terme estime-t-on chez Penguin. De fait, la parité tarifaire ne pourra pas non plus séduire le public qui est encore massivement hésitant face aux technologies. Face aux grandes chaînes de librairies du pays, un point de vue complètement différent s'installe. « Ils voient le livre comme l'essence pour la voiture, alors que nous le considérons comme le vin dans la bouteille », conclut Barnsley, qui propose d'opter pour un système d'abonnement plutôt que de la vente par chapitre, à micro-tarif...