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Bû du côté des Vignes (the CR)

Par Maigremont

, Eure et Loir département 2-8. Son épicerie, son aéroport international, son église, son quartier d'affaires,1 la place de la mairie, son périph, son monument aux morts, sa mare et... son caviste, Laurent Baraou

Quand un salon de vignerons s'organise en plein milieu des champs (eh oui, ici, c'est le NOOOOOOOOO-RD... de la Beauce), c'est forcément l'attraction du village.

Côté chiffres : 8 vignerons triés sur le volet, 1 absent de marque en la personne de Stéphane Tissot (mais annoncé en juin prochain), 32 cuvées à voir et à boire et 3 GO (Sylvia, Loïck et Lolo 1er, roi des Buxois).

Premières poignées de mains aux amis déjà présents (Facebookers, blogueurs picoleurs) ainsi qu'aux vignerons présents dont pour la plupart je connais les cuvées de nom, mais pas dans le verre. Nous sommes partis pour une bonne partie de la journée à déguster, muni de mon fidèle petit carnet de notes, de mon appareil photo pour complèter l'album "Trombines de Vignerons" et des quelques précieux conseils de Laurent pour l'ordre de dégustation...

On commence par le sud-ouest et un passage chez Bertrand Lepoittevin-Dubost et le Château du Bloy : volée de bois vert au passage pour ma pomme par Bertrand. En effet, j'avais eu l'occasion de déguster ses 2 cuvées de Montravel. 2 flacons qui avaient été apportés par Laurent lors d'une dégustation à l'aveugle. Je les avaient trouvés plutôt mous, mais pour ma petite défense, ces flacons étaient ouverts depuis 3 jours. Bertrand qui avait lu ces commentaires, n'étant pas tout à fait d'accord voulait me faire changer d'avis. On remet les compteurs à zéro. Montravel 2007 (Sauvignon, Sémillon, Muscadelle) : joli nez vif typé sauvignon. Belle droiture, sur les fleurs blanches, matière élancée en bouche. Acidité intéressante. Quand on

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sait que c'est 5,5 €, là je dis OUI sans hésitation !
La cuvée "Lilia 2006" Montravel également (Sauvignon et Muscadelle), a été élevée sur lie. Le nez est plus discret que sa petite soeur, l'acidité semble plus intégrée. L'ensemble est plus rond, plus gras aussi avec d'étonnantes notes boisées alors que le vin ne voit pas un centimètre carré de fût ou de foudre.
Malheureusement, pas eu le temps de gouter aux rouges dont la gamme est composée d'un Bergerac et d'un Montravel.
Me voici réconcilié avec les blancs du Château du Bloy ! Bertrand est quelqu'un de sincère et parle ouvertement sur les appellations de sa région comme des appellations de me... Mais il semble qu'il oeuvre de façon positive à des jours meilleurs pour celle-ci ! Reste plus qu'à taster le Bergerac rouge et le Montravel rouge... Le temps, toujours le temps...

2 mètres plus à droite, se tient le stand de Sébastien Riffault. Le sancerrois propose les vins du millésime

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2007. 2 cuvées sur sols calcaires. Attention, c'est du Lituanien (la femme de Sébastien) : "Akméniné" (fait de pierres) et "Auksinis" (doré) élevés 12 mois en fûts âgés de 8 à 15 ans ne m'ont guère convaincu. Bien loin de mes repères en Sancerre blanc, les vins semblent s'éparpiller dans les arômes... J'aime les vins natures, mais là ça ne me plaît pas trop.
Par contre, la cuvée "Skeveldra" (éclat de pierre) issue de sol argilo-calcaire, possède une belle richesse de fruit. Finale ronde et harmonieuse. Bien.
Pas eu le temps de goûter au Sancerre rouge "Raudonas".

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Château Cornélie est tenu par Patrick Grisard dans le Haut-Médoc depuis qu'il a définitivement rendu son tablier de directeur du Château Sénéjac. J'attendait beaucoup de cette rencontre avec Patrick. Des échanges par ci par là et le suivi de ses interventions dans les différents forums. L'homme semble profondément honnête dans son travail. Le respect des sols et de la terre sont son terrain de jeu.
C'est pas compliqué, Patrick est venu avec tout ce qu'il a fait de ses mains depuis qu'il a créé le domaine en 2005. D'ailleurs, ce dernier est planté pour moitié de Merlot et pour l'autre de Cabernet Sauvignon. Il entreprend pour le millésime 2009 la reconversion du domaine en biodynamie... Bon courage pour cette aventure, totalement en phase avec l'énergie que tu insuffles.

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On commence doucment avec les vins des amis "Amabilis Vinea" 2006 : un vin très aimable avec du fruit à revendre et des tanins de belle qualité (Bien). Les vignes du Château Cornélie reposent sur 60 % de sols Argilo-calcaire et 40 % sablonneux. Le 2005 est gourmand, équilibré et agréable à faire tourner dans la bouche. On passe au 2006 que Patrick pense fermé : et pourtant, on sent indéniablement un saut qualitatif entre les 2 millésimes. La structure est plus élancée, le grain de tanins plus fin, la bouche est sphérique et harmonieuse. J'aime beaucoup. S'il y en a bien un qui n'a pas râté son 2007, c'est bien lui !! Coup de Coeur du salon Messieurs, Dames. On sent ici une continuité, une certaine signature. Superbe équilibre, remarquable acidité, fruité intact et en avant. Encore un pas de franchi avec ce 2007. Et enfin, le 2008 encore en cours d'élevage, il est d'ailleurs qualifié de fainéant puisqu'il n'a pas encore fait ses "malo" : c'est bon et il promet.
On a envie de passer du temps avec Patrick : il est d'une gentillesse rare, d'un grand courage et d'un caractère culotté. En effet, ce girondin vient de décider qu'il ne vendrait pas ses vins à la place de Bordeaux et qu'il les proposera aux particuliers, cavistes et restaurants en direct.

A la droite du stand tenu par Patrick Grisard, nous faisons quelques dizaines de kilomètres sur la carte pour nous retrouver au royaume du Merlot. Il fait bon passer un peu de temps avec Pierre Bernault et le vin star de l'appellation Montagne St Emilion, le Château Beauséjour. Toujours conseillé par Stéphane Derenoncourt, la propriété poursuit son bonhomme de chemin : l'aventure débutée avec le millésime 2005 semble se

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poursuivre avec une plus grande maîtrise encore. "B" de Bû 2007 (Montagne St Emilion) : une cuvée en hommage à la petite affaire de Lolo, roi de Bû. Prochainement appelé "Charmes de Beauséjour", ce vin paraît facile à boire, rien ne dépasse. C'est concentré et équilibré, avec des arômes épicés et une finale sur le zan. J'aime beaucoup.
Château Beauséjour 2006 : on passe à l'étage supérieur. Fruits noirs, le vin s'exprime en profondeur grâce à un passage en carafe. Finale assez sèche cependant : c'est l'effet terroir (crayeuse) d'après Pierre. Faudrait être difficile tout de même pour faire la fine bouche... Château Beauséjour cuvée "1901" : assez discret au nez (il faisait froid chez Laurent), tout s'exprime en bouche : matière mure et séveuse, équilibré et longiligne, tanins enrobés. Superbe. Il prendra sa mesure et sa plénitude dans quelques années.

Quelques Vins Argentins présentés par Else Bliekast. D'abord un blanc aux saveurs puissantes et à la

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salinité marquée. Matière mure et belle longueur. C'est bon, c'est un vin de Domingo Hermanos Molina 2008 de la province de Salta issu d'un cépage autochtone appelé "Torrontés". Ensuite 2 rouges. Le premier provient d'Alfredo Roca. C'est un 100 % Cabernet Sauvignon 2004 : c'est rond, mais je dois avouer être peu habitué à ce type de puissance, c'est trop pour moi. Qu'à cela ne tienne, c'est un 100 % Malbec qui arrive dans nos verres. Avec ce Malbec 2005 San Rafaël, on trouve là une belle rondeur dont le fruit est porté par des épices douces. Chaleureux, mais équilibré comme il faut. Bien.

Ca faisait bien longtemps qu'il me taraudait l'esprit de goûter une bonne partie de la gamme de Marlène Soria du domaine Peyre-Rose. Marlène reste pour beaucoup d'entre nous discrête, qui ne s'exprime que par la baguette magique de la vinification. Peu de chose sur elle dans la presse ou dans la

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bloglousphère. C'est certainement une façon de se préserver et de garder un certain mythe pour l'ensemble de sa production. Tout content, nous tendons nos verres : tiens, un Rosé Rouge 2002, Coteaux du Languedoc (tous les vins présentés sont de cette appellation). La robe ressemble à un à un pinot noir d'Alsace. Grenache et Syrah, dont la grenache semble prendre le dessus (cerise, pruneau) avec un petit côté Rivesaltes. L'ensemble se montre complexe et gourmand. Longueur plus que correcte.
Les "vrais" rouges : à noter que les robes sont toutes très concentrées et sombres. Clos des Cistes 2003 : assemblage de Grenache et Syrah élevés ensemble pendant 3 ans dont une partie en foudre, l'autre en cuve. Herbes aromatiques, réglisse et beaucoup de fraîcheur. Les tanins sont un peu secs mais "Wait !" nous dit Marlène. Il est vrai que le vin a été mis en bouteille il y a seulement 7 mois.
Syrah Léone 2003 (90 Syrah/10 Mourvèdre) : waouh, ça envoit dur ! Concentré, puissant, épicé. Quand les arômes persistent en bouche longtemps, c'est en général bon signe : c'est le cas. Taillé pour la garde. Très bien.
Marlène N°3 2003. Rien à voir avec un 3ème vin de domaine. Ce sont les mêmes vignes que celles utilisées pour le Rosé Rouge (Grenache et Syrah pour autant complétés de 15 % de Carignan et Tempranillo en complantation). Plus de finesse au départ que le "Léone", le vin gagne en puissance et amplitude. Les arômes de fruits sont francs et nets : rien ne dépasse. Superbe équilibre. Bien
Chez Marlène, on commence toujours par les rouges et on termine par les blancs. On ne déroge pas à cette règle et avec cet "Oro" 1997. Vin riche et complexe à souhait (la liste des cépages est impressionnante : Rol, Roussanne, Viognier, Ugni blanc,  Chasselas et Terret) où l'impression de rondeur et de boisé sous jacent domine. Il y a quand même une impression d'oxydation au départ. "C'est l'élevage à l'air libre" indique Marlène. Le vin possède beaucoup d'allonge et de gras, mais garde un bel équilibre malgré toujours cette puissance.
Superbe dégustation des crus du domaine Peyre-Rose. Les vins sont puissants et méritent de prendre du repos en cave. Préférence ce jour là pour "Syrah Léone".

Le Gers monte chez Laurent Baraou ! Floréal Roméro nous présente le Domaine Le Bouscas. Floréal, au contraire des quelques collègues du Gers, souhaite préserver et revendiquer les cépages locaux. Il paraît

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d'une grande franchise quand il nous parle de ces erreurs du passé qui lui ont permis de progresser. Le domaine est en biodynamie depuis maintenant 8 ans. Ca se vérifie sur la première cuvée de rouge, "Sang Chaud" (2005), un VDT 100 % Tannat dont les vignes ont 57 ans. Passage en cuve. C'est plutôt l'écurie au départ ! La bouche est presque légère, les tanins sont veloutés, c'est aromatiquement bien fait. Pour les 8,5 € que ça coute, c'est excellent ! Un Tannat déjà accessible dans sa jeunesse.
"Vaïhana" VDT du Gers (2005) est un blanc sec floral, exaltant, à la structure vive mais caressante. Longueur plus qu'honorable. A boire sur les fruits de mer ou pour faire "plop" à l'apéro. Bien
Et enfin, un "OVNI" : "La Dulcinée". Ce 100 % Colombard aux rendements ridicules (autour de 7 hl/ha il me semble) arbore une allure de vieux Santernes. Superbe liqueur à connotation exotique, de sparadrap et de pain d'épice. L'acidité est magnifique. Ca a de la gueule ! Bra-vo.

Château la Casenove. C'est la toute gentille Frédérique Barriol-Montès qui officie au service (Roussillon). Les Clares 2004 (VDP des côtes Catalanes). Un blanc (Grenache blanc et Roussanne) élevé pendant un an en barrique du chêne balte provenant de Lituanie. Le résultat est assez déroutant avec des notes de fumé

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prononcées. Le fond de verre est incroyablement comparable à un Whisky tourbé. A revoir dans quelques temps car à ce stade, le boisé me gène un peu. La Guarrigue 2005 (VDP des côtes Catalanes). Elle porte bien son nom cette cuvée : épices, notes de thym, puissant et encore un peu tannique. Un joli vin de fruit.
Rivesaltes 15/10 Ambré, VDN 1998 : 15/10, c'est pour le mois de mise en bouteille. 100 % Grenache élevé pendant 3 ans en cuve béton ouverte puis de nouveau 3 ans en fûts ayant contenu du Cognac. Le résultat est assez étonnant : complexité serait le premier mot. Les notes de fumé qui sont la marque du terroir exalent les papilles. Très beau rancio et belle amertume. JA-DORE !
Et enfin, la Der des Der. "S'Arena", VDT blanc liquoreux (2005). Un Moût de Raisin Partiellement Fermenté à base de Muscat Petit Grains. Liqueur sur l'abricot sec avec un étonnant gazouilli qui donne de la légèreté en bouche, en plus du peu d'alcool (11 %). Bon

Au nom de tous les petits privilégiés que nous sommes, merci à toute l'équipe de Lolo Baraou, une fois de plus sur le pont pour offrir un plâteau de choix. Merci également à tous les vignerons d'avoir fait le déplacement pour notre plus grand plaisir et de s'être comme d'habitude rendus disponibles.

Des confirmations avec Beauséjour et Peyre-Rose. De belles surprises/découvertes avec le Château du Bloy, considéré à sa juste valeur cette fois ;-), le Bouscas de Floréal Roméro et le Château Cornélie de Patrick Grisard.

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