(Petit) intérêt tout de même, le regard porté sur l'architecture et l'urbanisme de son temps, cette façon d'arracher un bout d'Amérique aux dalles des villes nouvelles. Mais là aussi, la comparaison architecturale pourrait donner au film des verges pour se faire battre. Entre Verneuil et ses maîtres substiste le même écart qu'entre Beaugrenelle et Manhattan.C'est aussi oublier que ce sentiment ambigu de complexe ou d'admiration (c'est selon) Europe / Etats-Unis n'est pas allé que dans un sens. Quand Coppola signe Conversation secrète (1974), il lorgne autant si ce n'est plus sur Antonioni que vers Arthur Penn. Et ce qui paraît faire "furieusement américain" a aussi trouvé certaines de ses racines de par chez nous. Pour en rester simplement aux décors du film, la Préfecture du Val d'Oise à Cergy (transformée en Civic Center. Sa forme ne rappelle-t-elle pas ces City Halls des années 60 ?
En haut : Préfecture du Val d'Oise, Cergy-Pontoise (Henry Bernard architecte 1969)En bas: Hôtel de Ville de Boston, (Kallman, Mc Kinnell, Knowles architectes 1963-1968)
Je suis loin d'affirmer qu'il y a une inspiration directe entre les deux, simplement une réminiscence de forme typologique (la pyramide inversée posée sur une vaste plaza).Le même hôtel de ville de Boston, qui vu sous un autre angle, rappelle furieusement un autre bâtiment.