Le coup de la pomme

S'écrouler de rire, à en choir, c'est possible en jouant au foot.
Ça m'est arrivé l'autre jour, avec mes deux fils. Avons profité de l'herbe molle et grasse redevenue après le gel tenace d'un hiver rugueux et d'un dimanche aux températures printanières pour nous ébrouer en tapant le cuir.
Voilà le topo : là-bas, deux chaises symbolisent le but. Gars de onze ans a mis ses gants Gregory Coupet et attend les tirs de son père et de son frère. Le survêtement porte les stigmates de quelques envolées et vaudra l'oeil torve de la mère qui pensera à la machine à laver à lancer. Le père a fait sa frappe, que le gardien a détourné. C'est maintenant au tour de gars de cinq ans d'y aller d'un coup de sabot. Comme de coutume, il prend un élan assez phénoménal, tellement phénoménal qu'on se demande s'il ne va pas s'écrouler avant même d'avoir pu atteindre la balle, gonfle ses joues et emprunte une expression de son géniteur pour accompagner la frappe. En l'adaptant à sa sauce. Du coup, au lieu de "Tu vas voir, je t'envoyer une patate que tu verras pas passer" , le footeux a le jargon et fleuri et fruité, gars de onze ans et moi entendîmes : " Attention, je vais t'envoyer une sacrée pomme ! " .
J'adore :-)