DEPECHE MODE STORY Part 8 : 101
(1988)
Quoi de plus normal, après avoir produit de la musique pour les masses, que de partir sur la route pour une longue tournée à travers le globe ? En fait, les dates seront au nombre de
101, ce qui explique le chiffre qui figure en guise de titre sur ce double live, qui est aussi la consécration définitive de Depeche Mode. Ceux qui pouvaient encore douter de la
capacité d’un groupe aux accents prioritairement synthétiques d’enflammer des stades entiers, les moqueurs et les persifleurs de la première heure, n’ont plus qu’à bien se tenir. Certes, les
bandes son sont souvent pré enregistrées et la grand messe a un petit coté artificiel, par moments, mais l’essentiel de ce show, c’est l’énergie déployée et partagée, et l’excellence des morceaux
pop et de ceux plus sombres et quasi mystiques. Le dernier concert de la tournée a été enregistré au Rose Bowl stadium de Pasadena (Los Angeles) là où se jouera 6 ans plus tard la finale de la
Coupe du monde de foot, en 1994. La performance a donné lieu également à un documentaire signé Pennebaker ( déjà remarqué avec un travail similaire sur Bob Dylan ) qui couple l’engouement des
fans invités au Rose Bowl à la suite d’un concours, les préparatifs et les coulisses du concert, et la musique elle-même, sur scène. Depeche Mode est au firmament de la musique pop rock, et ne le
sait pas encore, mais montera encore plus haut par la suite !
Les tubes présents sur ce double cd,
vous les connaissez déjà, vous qui avez suivi cette rubrique du mercredi depuis le début. L’entrée en matière est quasi parfaite, avec l’élégiaque et angoissant « Pimpf » qui précède
deux grands classiques de l’année précédente, les tubesques « Behind the wheel » et « Strangelove ». Le live propose aussi de grands moments sur scène, qui donnent encore plus
d’ampleur à des morceaux qui brillent d’une noirceur irrésistible, comme « Stripped » ou encore « Shake the disease » ici interprété avec maestria. La seconde partie propose
un enchainement à couper le souffle, avec dans l’ordre « People are people/A question of time/Never let me down » et le show s’éteint avec une douce pointe d’ironie sur le
« Everything counts » de 1983, juste après une énième relecture d’un classique qui sera ensuite rangé au placard pendant une décennie, le célèbre « Just can’t get enough ».
Mixé avec soin, rythmé par les cris d’un Dave Gahan qui arrangue la foule d’un bout à l’autre du spectacle, ce 101 est une des plus formidables expressions de la musique des années 80 traduites
sur scène. De quoi donner des regrets aux plus jeunes qui n’ont pas connu ces années. (8/10)
A SUIVRE ...