Nicolas Sarkozy avait inauguré ce style pendant la campagne présidentielle durant laquelle il est apparu comme un ultra-libéral décomplexé. Ce qui ne l’empêche pas aujourd’hui d’agir comme un interventionniste d’Etat tout aussi décomplexé. Car au fond tout désormais en politique est dans la manière.
Ce nouveau statut permet en tout cas aux électrons libres d’occuper le terrain au détriment des formations politiques engluées dans les jeux d’appareil ou d’obéissance au chef. Les derniers jours nous ont montré en effet, combien la parole libre était à la mode. Dernier exemple en date un Dominique de Villepin qui nous annonce une situation révolutionnaire dans le pays. Voilà un sacré contre pied de la part de ce gaulliste affiché. Pourtant il le fait de manière si décomplexée que ça le rendrait presque crédible.
Ségolène Royal de son coté nous a quasiment habituée à des propos autant libérés que décalés. Dommage quand même que sa deuxième demande de pardon estompe la première autrement plus forte. Quant à François Bayrou lui aussi il affiche des positions bien « gauchistes » au regard de l’histoire de la famille centriste dont il est l’héritier. Et pendant ce temps là leurs formations politiques respectives, sauf peut-être pour Bayrou que ses troupes suivent, sont empêtrées dans des propos politiques tellement traditionnels qu’ils en deviennent ringards.
Ainsi l’UMP dont la seule vocation est de relayer les frasques du président de la République avec plus ou moins de goût et même plutôt moins que plus. Coté PS on n’est pas mieux loti car à vouloir composer entre tous, y compris un DSK qui affirme que les états n’ont pas encore assez donné aux banques pour « nettoyer » le crédit des produits toxiques qu’elles ont elles même crées, on ne dégage plus qu’un discours aseptisé. Bref, il faudra peut-être s’y faire l’heure…