L'autre jour, je vous parlais de PPF, mon prof d'expression écrite et visuelle de mes études de com. Je me souviens d'un de ces cours qui m'avait plus marqué qu'un autre.
La question était de savoir ce que l'on préférait entre une lettre manuscrite ou une lettre tapuscrite. Quelles étaient pour chacun les différences.
A la seconde où la question avait été posée, je me rappelle de mon étonnement furieux. Comment pouvait-on poser cette question ! La réponse était si évidente !
La forme des lettres sur le papier... Rondes, rapides, hautes, liées...
Les mots plus ou moins appuyés, la teneur en encre...
Le placement des lignes, l'espacement...
Le choix du stylo... Un bic rigide, un feutre envahissant, une plume qui s'imprègne...
Je me rappelle de ma fougue, de ma vingtaine entêtée. Comment PPF pouvait-il poser la question ? Provocation ou réflexion ?
Et puis, l'ardeur calmée, le bouillonnement maîtrisé, la question est venue à moi. Elle était devenue légitime.
Manuscrite ou tapuscrite ?
Une personne met-elle vraiment moins de coeur à taper sur sa machine à écrire ou sur son clavier ?
A bien y réfléchir, non.
La facilité de corrections (notamment pour l'ordinateur) permet un choix des mots plus précis, plus conforme à nos pensées.
La choix de la typographie, à empattements ou pas, le choix de la graisse, du corps...
Le choix du papier quand le texte est destiné à être imprimé.
Ecrirais-je les mêmes choses sur ce blog si je devais écrire "à la main" ?
Certainement pas.
A la main, c'est trop long. Le clavier, lui, est plus rapide. Il arrive à mieux suivre les idées. La lenteur du manuscrit fait douter, corrige trop... au point où les mots tremblent et finissent parfois par s'effacer.
Le tapuscrit offre une liberté.
Une insouciance aussi peut-être.