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Les dames du théâtre [7]

Publié le 21 avril 2009 par Zappeuse

Faites l’amour … et la guerre !

Vénus, corrolaire made in Roma de l’héllène Aphrodite, rencontre en grande exclusivité pour vous ce soir la sage et belliqueuse Minerve, déesse latine entièrement pompée sur la grecque Athéna, ce qui a tout de suite une autre allure. En piste, pour ce dernier épisode de notre grand feuilleton de vacances consacrées aux dames du Grand Théâtre de Bordeaux, alors que, éprise de liberté, la taulière pliera bagage dès demain (après avoir publié la collec’ du mercredi, on a le sens des responsabilités à la rédaction du Zapping du soir) pour un long ouikennde ou de courtes vacances (au choix). Et voici donc, pour clore ce spectacle et sous vos applaudissements, Minerve/Athéna et Vénus/Aphrodite :

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Athéna (ici Minerve, mais c’est la même) est fille de Zeus (Jupiter chez les Romains). Sortie toute armée de la cuisse du dieu son père, la drôlesse n’eut pas une naissance banale. D’où peut-être son air trop sérieux sur la sculpture comme sur cette œuvre de Charles Le Brun (XVIIè siècle) :

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Zeus a donc mis au monde la petite Athéna, ce qui est rare pour un mâle. Il faut dire qu’après des aléas fort orageux mâtinés de jalousie et de rivalité pour le pouvoir, Zeus avait tué la mère d’Athéna et boulotté le fœtus. Comment ce dernier atterrit dans sa cuisse, je l’ignore, mais ne cherchez pas plus loin l’origine de l’expression “sortir de la cuisse de Jupiter”. Déesse protectrice d’Athènes, elle s’intéressait à peu près à tout : une déesse multitâche, protégeant aussi bien les artisans que les maîtres d’école. Tellement occupée par le boulôt, la dame est restée vieille fille et nul mâle ne semble s’être approché de son bouclier.

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Aphrodite (ici Vénus) préside à l’amour. Tout le contraire de la dame pré-citée, et pourtant, si on y regarde de près, la sculpture du théâtre la présente avec une sorte d’ombre sur le bas du visage, genre femme à barbe mal rasée. Accusons la pollution bordelaise et n’en parlons plus, mais avouez que ça fait désordre quand on préside à la beauté, même si celle-ci, sous le pinceau de Rubens, revêt des capitons et des rondeurs passés de mode :

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Déesse de l’amour, il n’est pas rare de la voir accompagnée d’un petit Cupidon (il tient le miroir sur le tableau de Rubens), armé des flèches prêtes à unir les âmes et les cœur le 14 février (et les autres jours aussi). On ne sait pas très bien qui est son père : Zeus lui-même pour les uns, ce qui en fait la sœur d’Athéna, Ouranos pour d’autres (qui aurait engrossé la mer, sans -e, pour fabriquer cette fille marine). Dans ce dernier cas, et puisque d’amour il faut alors parler, je me permets de rappeler que cette naissance océane donne raison à Alain Souchon qui, il y a plus de 25 ans, chantait “La vie intime est maritime”. A l’inverse d’Athéna, Aphrodite a quelques besoins physiques prononcés, qu’elle assouvit largement hors des liens du mariage, ce qui lui vaut de donner naissance à une progéniture nombreuse, dont Harmonie, Hermaphrodite, Priape et Eros. C’est fou ce que ça fait “rubrique people”, la mythologie grecque !

Ze end

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