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Six Sex Flicks #1 : Rock’nRoll Rocco

Publié le 21 avril 2009 par Henrymichel

J’arrive en retard à ma propre fête : l’autoproclamée semaine du sexe a commencé hier, et quelques blogueurs audacieux l’ont déjà entamée avec brio - médaille d’or pour Perséphone qui commence très fort.

Pendant cette semaine du sexe, je vais en fait beaucoup parler de sexe en images. Et de tout ce qui l’entoure. Finalement, peut-être que jamais  je ne vais parler si peu parler de sexe que cette semaine.

Pour commencer cette thématique, il me semblait important de parler de là d’où je viens.
Les années 90. Une époque où la pornographie se racontait en films dépassant 60 minutes.
Si les aliens débarquaient, et qu’il fallait leur présenter 6 films de ces années-là (ce serait une curieuse requête de leur part en soi, mais admettons), j’aurais déjà la liste prête dans la poche. Car je vous l’aurai bloguée avant. Maintenant, en fait.

On dit que les 6 premiers films de cul que vous voyez dans votre vie définissent à vie votre vie sexuelle (c’est moi qui l’ai inventé). Si c’est le cas, la liste que vous découvrirez tout au long de la semaine est édifiante.

1. “Rock’n Roll Rocco”, réalisé, scénarisé, joué et produit par Rocco Siffredi, April 1997

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Il faudra beaucoup de temps encore pour que la critique, encore frileuse, reconnaisse la profonde dimension Godardienne de “Rock n’ Roll Rocco“, 9e réalisation de Rocco Siffredi.

Il est tout d’abord Godardien de par son absence de frontière : le film nous entrainera dans le désert de Mojave, dans les rues de Londres, ou les boites à partouzes de Turin.

Godardien aussi dans la manière aussi dont se juxtaposent les récits : à la quête effrénée de  Rocco s’accolle, avec la même harmonie qu’une tranche de jambon sur du nutella, le groupe de rock italien “Elio e le storie tese”, parcourant le film comme une choeur grec.

C’est un Rocco secoué de visions enfiévrées (le film commence par un songe surréaliste et une pipe dans le désert Californien, au milieu des moulins à vent), ne pouvant se raccrocher qu’à son baton de berger, qui traverse le film comme un spectre, se prouvant à chaque rencontre féminine qu’il est bel et bien vivant.

C’est dès la 3e scène du film que le scénario, déjà agonisant, se meurt, laissant place, en plein milieu de l’histoire, à une partie de foot-sexe mémorable, filmée sur un terrain de tennis, et commentée par Rocco. La Partie de Foot-sexe a de cela de particulier que les blessures sont traitées de manière orale par des infirmières sans culottes, et que les blessures sont très fréquentes.

L’ambition démesurée du début du film - l’onirisme, le projet-rock, les scènes en live, le multilocalisme, se sacrifient corps et âmes soudainement, comme un gigantesque “à quoi bon ?”, qui se radicalise, même dans la prise de vue, dans des ébats sentant la fin de siècle, dans lesquels John Stagliano, pape du Gonzo, fait une apparition plus qu’active. Quelques semaines après le tournage, Stagliano apprendra sa séropositivité.

Finalement Rocco Siffredi est un garçon qui apprend vite, et en 124 minutes concentre et résume toute l’histoire de sa discipline, le film pornographique.  Il commence par une rêverie solitaire pleine d’ambition  et s’achève dans la nudité d’un appartement, aujourd’hui décor de 95% des productions X - les 5% restant : un bus, mais nous en reparlerons.


Rock ‘n Roll Rocco (1996) (SFW, hélas, pas trouvé d’autres extraits…)
envoyé par david_msp2

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