Et bien, on laisse le naturel revenir au galop !
Si Jacques Chirac est devenu à vie le Ministre des agriculteurs, Nicolas Sarkozy attend probablement que son prénom devienne celui du Saint patron des policiers et gendarmes en lieu et place de Saint Michel.
Victime de son idéologie du tout régalien qui l'a amené à n'avoir plus aucun levier dans le domaine économique (Le tribunal de grande instance (TGI) de Sarreguemines (Moselle) a débouté, mardi, les syndicats de Continental qui réclamaient l'interdiction de la fermeture du site de Clairoix (Oise) qui emploie 1.220 personnes - Yahoo/AP de ce jour) privé de moyens financiers pour aller guerroyer, il ne lui reste plus que les coups de menton et les déclarations tapageuses en termes de sécurité pour dynamiser la partie la plus droitière de son électorat.
Allons-nous redécouvrir les cités nettoyées au nettoyeur à haute pression ? Va t-il une fois de plus extirper la racaille ?
Cités qui sont toujours le point de mire du candidat devenu Président et qui nous annonçait aux côtés de Fadela Amara un énième plan Marshall des banlieues (budget à l'appui) tandis que sa Secrétaire d'Etat annonçait la fin de la "glandouille" ...
17 Mars 2007 : Le ministre de l'Intérieur est longuement revenu sur les incidents d'Argenteuil, où il avait prononcé le mot de "racaille", de La Courneuve, où il avait parlé de "nettoyage au Kärcher", ou de Clichy-Sous-Bois, où la mort de deux jeunes avait provoqué une vague de violences de trois semaines en France durant l'automne 2005.
"La police de France est une police républicaine. Je suis ministre de l'Intérieur depuis quatre ans et on ne peut pas me mettre une bavure sur le dos, parce que j'ai dit aux policiers qu'ils ont des droits mais aussi des devoirs", s'est-il défendu. "C'est pas la République qui s'incline devant les bandes, c'est les bandes qui doivent s'incliner", a-t-il aussi déclaré.
"Ce que je veux c'est que dans les immeubles les jeunes se disent 'ça vaut mieux de se lever tôt le matin pour aller bosser, pour créer une famille, pour avoir un salaire plutôt que de dealer de la drogue'". - Source France Matin
17 décembre 2007 : Fadela Amara a dévoilé, le 17 décembre, lors d’une conférence de presse organisée à la Direction interministérielle de la Ville (Div), les premières conclusions de la consultation menée pour l’élaboration du Plan Respect et égalité des chances. Ce plan sera présenté, le 22 janvier à Vaulx-en-Velin, par le président de la République. Les milliers de messages adressés à la secrétaire d’Etat via son blog et l’organisation de plus de 300 rencontres territoriales témoignent de la forte mobilisation des habitants sur le thème de la vie des quartiers ... Le tout se limitant pour l'instant à des crédits maigrelets et un site Web : Espoir Banlieue
En déplacement chez l'ancien champion motocycliste devenu l'un des élus les plus cumulards de la République : Maire de Nice, Président du Conseil général des Alpes-Maritimes (poste qu'il a du abandonner à cause du cumul) puis, Président de la Communauté d'agglomération Nice-Côte d'Azur, Député (Source Assemblée Nationale ) et probablement à nouveau Ministre sous peu, il a définit les contours de ... ce qu'il nous assénait déjà lorsqu'il dirigeait la place Beauvau
Vous vous souvenez de l'interdiction de stationner dans les halls d'entrée des immeubles ?
Déposé par le Député Nicolas Sarkozy le 26 avril 2001, il s’agissait, en amendant le code pénal, de déguiser en crime (prison ferme et amende), «le rassemblement ou le stationnement de personnes (…) dans les halls, cages d’escalier ou autres parties communes d’immeubles collectifs d’habitation»
II. - Il est inséré, après l’article L. 126-1 du même code, un article L. 126-2 ainsi rédigé : « Art. L. 126-2. - Les propriétaires ou exploitants d’immeubles à usage d’habitation ou leurs représentants, qui satisfont à l’obligation mentionnée par l’article L. 127-1, peuvent également, en cas d’occupation des espaces communs du bâti par des personnes qui entravent l’accès et la libre circulation des locataires ou empêchent le bon fonctionnement des dispositifs de sécurité et de sûreté ou nuisent à la tranquillité des lieux, faire appel à la police ou à la gendarmerie nationales pour rétablir la jouissance paisible de ces lieux.»
Cette disposition "majeure" figure dans la LSI (”loi sécurité intérieure”), promulguée en mars 2003. En novembre 2006, lors des débats sur la loi de prévention de la délinquance, le gouvernement dépose un amendement , qui durci le dispositif (article 20 version initiale): «en cas de menaces ou voies de fait (…) [l'infraction] est punie de six mois d’emprisonnement et de 7.500 euros d’amende».- Source Libertesinternets
Vous voulez aller voir dans les halls d'entrée des immeubles des cités banlieusardes si la loi est appliquée ? Ne perdez pas votre temps. L'incantation ayant fait son oeuvre, on est passé à autre chose ...
Et bien maintenant ce sont les bandes qui sont la cible de notre Président
le nouveau renforcement de la loi pour lutter contre les bandes, qui passera par une proposition du député-maire de Nice Christian Estrosi, présent au côté du président. "Les magistrats n'auront plus à se poser la question de savoir qui, dans la bande, a fait ou pas. Le simple fait d'appartenir à une bande sera en soi un délit passible jusqu'à trois années d'emprisonnement." Le chef de l'Etat a aussi confirmé le dépôt "bientôt" d'une loi organique pour entériner "la nouvelle composition" du Conseil supérieur de la magistrature. "Dès le prochain budget, nous ferons disparaître toutes les réserves sur le secret professionnel entre les administrations", a aussi annoncé Nicolas Sarkozy. "Quand même, nous avons besoin des agents du fisc pour traquer les mafieux, les malhonnêtes et les voyous. Et les traquer au portefeuille."
Cette nouvelle annonce est à rapprocher de celle faite lors du rapprochement des douanes et des forces de police et de gendarmerie. Que sont devenus les GIR qui devaient résoudre justement le problème ?
Rappel
11/12/2003 - Un groupe « interministériel » et opérationnel pour une réponse pénale, fiscale, douanière et administrative
Le GIR est susceptible d'agir contre la délinquance sous tous ses aspects en utilisant l'ensemble des moyens législatifs et réglementaires, au plan pénal mais également fiscal, douanier ou administratif. Structure pleinement opérationnelle, il pourra donc intervenir sur l'ensemble du territoire de la région, tant en zone police que gendarmerie.
Les GIR sont administrativement rattachés aux services régionaux de police judiciaire ou aux sections de recherche de la gendarmerie nationale qui ont, en matière de police judiciaire, une compétence géographique régionale et définissent, par conséquent, le niveau territorial d'habilitation des officiers de police judiciaire affectés.
Chaque groupe est composé d'une structure permanente (unité d'organisation et de commandement), ainsi que de personnels ressources pré-désignés par chaque directeur de service régional ou départemental de police ou de l'administration concernée, et par les commandants de légions de gendarmerie nationale. L'unité d'organisation et de commandement (UOC), dirigée par un commissaire de police ou un officier de la gendarmerie nationale, est composée de policiers (sécurité publique, police judiciaire, renseignements généraux), de gendarmes, d'un fonctionnaire des impôts et d'un fonctionnaire des douanes. Elle assure la préparation et l'organisation des opérations d'intervention et d'assistance, et est responsable de leur bonne exécution, sous la direction de l'autorité administrative ou judiciaire d'emploi.- Source Ministère de l'Intérieur
La multidisciplinarité du GIR parisien, renforcée par la présence supplémentaire de quatre administrations au sein de l'UOC - Direction Départementale du Travail, de l'Emploi et de la Formation Professionnelle, URSAFF, Direction Générale de la Consommation, de la Concurrence et de la Répression des Fraudes, Direction Départementale des Services Vétérinaires - améliorera la lutte contre les différentes formes de délinquance organisée dont procède l'économie souterraine.
La capacité d'action des GIR a été renforcée par deux instructions ministérielles fixant les conditions d'application des mesures législatives contenues dans la loi d'orientation et de programmation pour la sécurité intérieure (LOPSI) du 29 août 2002 et dans la loi pour la sécurité intérieure (LSI) du 18 mars 2003.
Celles-ci autorisent sous certaines conditions une levée du secret fiscal par les enquêteurs judiciaires ainsi que l'instauration d'une nouvelle forme de coopération et d'échanges d'informations entre la Direction Générale des Impôts et l'autorité judiciaire. - Source Préfecture de Police
Il est urgent que celui qui est à l'initiative de ce groupement nous explique pourquoi il déclare que "Quand même, nous avons besoin des agents du fisc pour traquer les mafieux, les malhonnêtes et les voyous. Et les traquer au portefeuille." alors que les GIR devraient depuis leur création faire exactement ce travail
Nicolas Sarkozy a aussi confirmé qu'il serait prochainement interdit de manifester "masqué ou avec des cagoules". "Dans un pays qui est une démocratie comme la nôtre où le droit de manifester est un droit constitutionnel, je n'accepterai pas que des voyous viennent manifester avec des cagoules. Si on manifeste, on manifeste à visage découvert."
Que fera t-on au cas ou 2000 ou 3000 manifestants défilent avec un foulard ou un masque du Président sur le visage ? On fera donner les troupes ?
Que dire également du fait que début janvier le Directeur Général de la Police a annoncé la suppression de plus de 4800 postes de fonctionnaires de police assortie de la proposition de fermeture de nombreux sites de la formation, de la Police de l’Air et Frontières, de la Direction du Renseignement Intérieur ainsi que 17 circonscriptions de police urbaine ?
Plus être plus précis, il faut lire les déclarations disponibles sur le site "Veille juridique de la police "
Extraits
Question publiée au JO le : 20/01/2009
M. Jean Gaubert attire l'attention de Mme la ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales sur l'évolution des effectifs et du statut des policiers nationaux et municipaux. En effet, de nombreuses suppressions de postes de policiers nationaux sont envisagées d'ici 2012. Depuis la fermeture des premiers commissariats, ce sont près de 10 000 postes de fonctionnaires qui devraient être amenés à disparaître.
Réponse publiée au JO le : 17/03/2009
La police nationale connaîtra une baisse d'environ 4 800 équivalents temps plein travaillés d'ici à 2011. Le corps d'encadrement et d'application sera concerné au premier chef puisqu'il représente l'immense majorité des policiers, mais l'ensemble des corps actifs de la police nationale seront impliqués dans cette démarche. Cette diminution résulte pour partie du protocole corps et carrières de 2004, qui prévoit la diminution des effectifs des hauts fonctionnaires, commissaires et officiers. Ces réductions d'effectifs ne porteront pas atteinte à la capacité opérationnelle de la police nationale. Dans le cadre d'un protocole récemment signé, 3 000 équivalents temps pleins travaillés de gradés et gardiens de la paix seront récupérés par un réaménagement du temps de travail ... / ... Des démarches sont engagées pour recentrer les policiers sur leur coeur de métier. La modernisation des CRS permettra de renforcer le potentiel opérationnel en matière de sécurité publique. Elle impliquera certes une baisse des effectifs affectés (en complément de maîtres-nageurs-sauveteurs et de pompiers) à la surveillance des lieux de baignade, mais celle-ci sera compensée par le recours à un personnel tout aussi compétent et les effectifs des CRS chargés de missions de police opérationnelle seront maintenus. La rationalisation du réseau de formation, qui constituera un facteur d'économies de personnels, permettra de disposer de sites plus fonctionnels, mieux équipés et garantissant un meilleur niveau d'enseignement. ... / ... Les forces de sécurité publique sont en cours d'adaptation pour mieux lutter contre les violences urbaines et la petite et moyenne délinquance, avec la création d'unités territoriales de quartier (UTEQ) et de compagnies de sécurisation dans le cadre du plan Espoir banlieues. Certaines sont déjà en place dans la Seine-Saint-Denis, à Marseille et Toulouse. D'ici à la fin 2011, 100 UTEQ et 23 compagnies de sécurisation seront mises en place là où la demande de sécurité le justifie. ... / ... En 2009, le projet de loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure constituera un vecteur central de la modernisation et du renforcement des moyens techniques et juridiques des forces de sécurité intérieure. L'évolution des effectifs de la police nationale s'inscrit donc dans une dynamique globale de modernisation, qui permettra d'améliorer l'efficacité des forces de sécurité et leur adaptation aux évolutions de la délinquance, avec un seul objectif : mieux protéger les Français. Cette modernisation s'accompagne d'une politique ambitieuse de gestion des ressources humaines. Le comité technique paritaire central de la police nationale a ainsi adopté, en janvier 2009, d'importantes mesures en faveur du pouvoir d'achat et du déroulement des carrières des gradés et gardiens de la paix.
Alors, quoi de révolutionnaire dans l'annonce du Chef de l'Etat ? On va supprimer des postes, redéployer les effectifs existants. En gros comme pour toute la fonction publique, la phrase reste la même : "Faire mieux avec moins de personnel et de moyens" du vent et des mots ... pour mieux faire oublier le reste et faire croire au retour de l'homme qui incarnait le meilleur bouclier contre le Front National ?
De deux choses l'une : Soit le Chef de l'Etat nous prends pour des c..., soit il perd la main.
L'actuelle violence de la société ce sont les licenciements abrupts, le chômage endémique des jeunes, des seniors et des habitants de banlieues défavorisée dans lesquelles le taux dépasse les 50%. C'est la difficulté de se procurer les produits de première nécessité, ce sont les milliards évaporés que les banques essayent de récupérer en utilisant des taux de crédit quasi usuraires, ce sont, après les parachutes dorés, les primes de bienvenue, ... Seulement, là, l'action régalienne ne peut rien !!!
Il existe une criminalité organisée, il existes bandes et des trafiquants, c'est vrai. Mais, alors qu'on utilise les hommes et moyens disponibles et qu'on maintienne à l'identique les effectifs sans pour autant inventer des missions pour lesquelles ils sont déjà en place.
Il n'en reste pas moins qu'on reste pensif à la vue de la photo de présentation des armes bientôt disponibles pour les forces de l'ordre. Et ça, si ça ne résout, une fois de plus, aucun des problèmes de la France, c'est tout de même inquiétant ... pour l'avenir
Sources des déclaration du Président de la République
Yahoo/AP
Copyright photo
Reuters
Libellés : gouvernance, gouvernement, police, politique