Depuis quelques jours, on assiste à une offensive, largement relayée par les médias et portée par les héraults du pouvoir et du Médef, d’abord contre les séquestrations de patrons et cadres supérieurs, séquestrations opérées par les variables d’ajustement des profits des actionnaires, c’est à dir les salariés, et qui ont jusqu’ici, quasiment toutes, eu lieu dans des entreprises ayant fait des bénéfices en 2008.
Mais l’offensive s’élargit. En cause maintenant les blocages d’entreprises opérés par les grévistes refusant les licenciements et des indemnités misérables.
Et toujours le même argument qui revient: “ces comportements sont inadmissibles dans un état de droit”, oubliant qu’en période de prospérité économique, actionnaires et dirigeants se sont gavés tout en bloquant les salaires alors que, la crise arrivant, il faut maintenant dégraisser les gueux avec un minimum d’indemnités…
L’histoire nous montre hélas que, dans notre pays, toutes les avancées sociales ont été acquises en s’asseyant légèrement sur “l’état de droit”, un état qui se soucie, hors rares moments historiques, avant tout des rentiers et des possédants. Nous sommes un des rares pays développés au monde où la rapacité des privilégiés a toujours obligé à des secousses politiques et sociales fortes pour que les revendications des plus élémentaires soient entendues. A l’inverse de la plupart des autres pays, chez nous, 1789, les Trois Glorieuses, la Commune de Paris, 1905, le Front Populaire, les résistants en armes en 1945, Mai 68 ont seuls permis, en mettant entre parenthèse “l’état de droit”, des avancées pour les salariés, avec, à chaque fois, un patronat hurlant à la mort et à la catastrophe économique. Or, on l’a aujourd’hui et cette catastrophe économique n’est pas le fait des revendications salariales mais de l’avidité des nantis.
SI en France les salariés avaient toujours respecté de l’état de droit, les enfants travailleraient encore, la semaine de 40 heures n’aurait jamais vu le jour, ni les congés payés, ni la sécurité sociale; les salaires, au moins jusqu’à la fin des années 80, n’auraient jamais permis une amélioration des conditions de vie, …
En outre, j’avoue avoir assez peu de respect pour un état systématiquement partial au profit des détenteurs des richesses, dont le président s’est fait élire par des promesses mensongères relayées par les médias contrôlés par ses amis, et qui gère le pays, comme une république bananière. Bel état de droit au prétexte d’une élection au suffrage universel du plus menteur.
L’état de droit, pour moi est avant tout un état où les processus démocratiques ne sont pas biaisés, truqués, voire confisqués. Si les futurs salariés licenciés (au moins 2 et 300 000 supplémentaires d’ici fin 2009) ne veulent pas se retrouver en slip, je leur conseille vivement, tant que la rapacité règnera à ce point chez les nantis, de n’avoir qu’un respect limité de ce type d’état de droit.
- “L’OFCE prédit deux années noires en France, avec récession et chômage”. AFP/ Le Monde. “En France, le PIB s’affaissera de 2,3% en 2009 et de 0,2% l’année suivante, a précisé l’institut dans un communiqué, alors que le gouvernement table sur un recul du PIB de 1,5% en 2009 avant un rebond de l’ordre de 1% l’année suivante…. Le déficit public devrait s’établir respectivement à 6,1% et 7,2% du PIB en 2009 et 2010 (contre 3,4% en 2008). Quant à la dette publique, elle devrait atteindre 75,8% du PIB en 2009 et 81,8% l’année suivante (contre 68% en 2008)”.
- Vidéo-surveillance. Rue 89.
- Christian Estrosi: Il se dit disponible et piaffe pour entrer au gouvernement. Pourtant, viré en 2008 après une accumulation de gaffes comme Secrétaire d’etat au DOM-TOM, il déclarait démissionner du gouvernement pour pouvoir se consacrer “totalement” à Nice. Un mensonge de plus ? Le Monde.