Magazine Culture
" Chaque écrivain est seul dans son corps à corps (lutte ou caresse) avec la langue. Mieux vaut le sa voir si on veut "faire poète". Mais n'en tirer aucune fierté.
C'est une donnée de base, un fait, de la même façon qu'un menuisier doit s'attendre à un corps à corps avec le bois, un boulanger avec la pâte, etc."
" Je suis très peu capable de suivre sur le terrain philosophique, par manque d'apprentissage et de connaissances d'une part, mais aussi par une sorte de méfiance
vis-à-vis de la pensée qui s'éloigne de l'émotion, de la sensation : une pensée pour la pensée, en quelque sorte. La pensée me paraît toujours débordée par l'expérience : c'est ce débordement
même que je veux travailler, en poésie."
Dans Cambouis, Antoine Emaz mêle sans les hiérarchiser des notations humbles sur son métier d'écrire, des sensations qui lui viennent par la lumière de son
jardin ou les carreaux d'une nappe sur la table de la cuisine. A plusieurs reprises, il évoque Jean Follain et cela me touche tant le poète de Saint-Lô est
ici ou là déprisé.
Cambouis est publié au Seuil dans la collection Déplacements dirigée par François Bon. Lisez aussi, chez Points, l'anthologie de sa poésie Caisse
claire.
photo de tierslivre.com