Concrètement, les auteurs australiens bénéficient de revenus liés aux ventes sur le territoire supérieurs à ceux des auteurs traduits, mais cette garantie pourrait être réduite à 12 mois, à l'avenir. Cependant, la commission estime que cette décision assurerait pour les lecteurs une réduction des prix.
Un mal pour un bien ?
Sûrement pas ! Un mal tout court : en laissant faire, les auteurs prennent le risque d'être noyés dans la publication des autres pays et de voir disparaître tout bonnement leur identité et l'essence de la création australienne. « Le gain supposé sur fichier Excel ne pourra en aucune manière compenser les dégâts qui à long terme seront causés, entraînant un auto-suicide culturel », s'indigne Peter Carey, auteur lauréat du prix Booker.
Auto-suicide ? Oui, c'est un néologisme tautologique hideux, mais qui vient des États-Unis. Autant commencer à s'y habituer, raille-t-il. Bien sûr la langue pose des problèmes de traduction aux éditeurs étrangers, mais ce n'est tout de même pas une langue si étrangère, estiment les auteurs du pays.
Alors oui, les librairies profiteraient également de cette modification de la loi, en étant à même d'importer plus facilement des titres anglo-saxons, sans passer par les éditeurs du pays. C'est-à-dire, sans attendre que les éditeurs publient l'ouvrage souhaité. Mais ce serait assurément au détriment des petites maisons, qui ne résisteraient pas longtemps à une telle déferlante...