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Pour une politique économomique de proximité

Publié le 07 avril 2009 par Glaco

Articuler Développement économique, emploi et formation : Une priorité pour répondre aux enjeux socio-économiques de notre territoire, renforcer son attractivité et l’employabilité des canaverois.

Depuis la création des communautés d’agglomération (2004), la compétence en matière de développement économique a été déléguée aux EPCI (établissement public de coopération intercommunale). Ainsi, les actions en matière de développement économique pour notre ville sont de la responsabilité de la communauté d’agglomération. Par principe, ces actions transgressent les frontières des communes pour s’inscrire plutôt dans une approche de « bassins d’emplois » avec un objectif, atténuer les effets partisans. La communauté d’agglomération du Haut Val de Marne dont fait partie Chennevières intervient donc, généralement pour des actions de développement économique d’intérêts communautaires et de fait oeuvre à la réalisation d’infrastructures physiques, « matérielles » des outils économiques comme par exemple « l’hôtel d’activités » qui verra prochainement le jour au sein de la ZFU. Mais, l’action économique nécessite également des conditions « immatérielles » qui ne peuvent pas être  prises entièrement en charge par la communauté d’agglomération.

Conditions immatérielles

Nous devons donc en élus de proximité responsables nous préoccuper de ces conditions « immatérielles » afin de favoriser le développement des entreprises car si nous ne pouvons pas créer directement d’emplois, nous pouvons contribuer fortement à créer les conditions favorables à l’implantation et au développement des entreprises sur notre commune.

Atouts de Chennevières

D’autant que d’un point de vue économique, Chennevières est loin d’être dépourvue d’atouts:Chennevières bénéficie d’un tissu artisanal situé au-dessus de la moyenne départementale avec 253 artisans répertoriés. De plus, 42% des emplois commerciaux du territoire du Haut Val de Marne sont concentrés à Chennevières. L’attractivité de Chennevières est incontestable pour les investisseurs, elle se situe en effet au 5° rang des villes les plus consultées (6,22%) dans les 47 communes du Val-de-Marne et au 1° rang sur le territoire du Haut Val-de-Marne (Téléchargement des fiches Zone activités économiques (ZAE) depuis le site CCIP Val de Marne).

Le projet d’urbanisme d’envergure qui verra bientôt le jour ( ex-VDO), avec une requalification d’axes majeurs et la création d’un TCSP améliora sans conteste l’accessibilité de Chennevières et attirera de nouvelles entreprises. L’extension de la zone industrielle sur une partie des emprises libérées, alliée à une stratégie de redynamisation, pourrait la rendre plus attractive : 1 000 emplois seraient créés en deux ans selon les contacts pris avec les entreprises.

L’implantation de nouvelles zones d’activités à Chennevières est également prévue et en particulier un hôtel d’Entreprises courant 2010 (25 bureaux, 7 ateliers) ce qui permettrait de remédier à l’actuelle pénurie de locaux disponibles.

La possible éligibilité de notre commune au projet européen Feder 2007/2013 dont le financement permettrait de concevoir et mettre en œuvre des actions répondant aux programmes des axes 2 « contribuer à l’amélioration de l’environnement et créer les conditions du développement durable sur le territoire » et 3« renforcer l’accompagnement professionnel et l’emploi dans les quartiers » du dit projet. D’autres projets de proximité communautaires impacteront positivement également Chennevières.

Freins  à l’essor économique

Cependant, de nombreux freins impactent négativement le développement économique de notre territoire : Citons les rapidement:

-La difficulté d’accessibilité et de desserte liés notamment à une congestion des infrastructures routières.

-L’impossibilité pour la communauté d’agglomération d’intervenir directement au sein des ZI et des deux ZAC en raison de leur caractère privatif. Or, leur requalification est indispensable pour favoriser leur attractivité. Il est donc indispensable pour nous de jouer un rôle d’interface entre le gestionnaire de la ZI et la communauté d’agglomération, d’autant que le Conseil Général vient de nous informer de la mise à disposition de fonds de crédits non utilisés dédiés aux études de requalification qui pourraient nous être alloués à raison de 15% de la dépense à condition qu’au sein de notre collectivité, un service identifié porte et mettre en œuvre le projet. Ces fonds ne seraient pas reconduits en 2009.

-L’absence de politique économique communale et d’animation économique locale sont déplorées par tous les acteurs qu’ils soient institutionnels ou individuels. De même, l’absence de service identifié et la gestion des dossiers par de multiples acteurs au sein de la mairie ne favorisent pas l’approfondissement des dossiers, la prise en compte des micros spécificités de quartier et ne rendent pas non plus visibles et lisibles les actions municipales.

-L’absence d’identité de notre territoire en matière économique entraîne un déficit d’image préjudiciable à l’implantation d’entreprises nouvelles, innovantes. D’autant plus qu’il est dénoncé par tous les acteurs l’insuffisance de locaux pour l’accueil d’entreprises génératrices d’emplois.

Emploi : une situation préoccupante

Une autre condition « immatérielle », c’est la ressource humaine qu’il s’agit d’outiller pour favoriser son insertion durable. Or, la situation de l’emploi reste préoccupante sur notre ville. On note une augmentation des demandeurs d’emploi (DE) quelle que soit la tranche d’âge avec cependant un taux important chez les jeunes et les séniors. La majorité de ces DE se situe au sein du Bois Labbé classé en ZUS et nombre d’entre-eux sont bénéficiaires de minima sociaux (allocation de parent isolé) (API) , revenu minimum d’insertion (RMI) et Allocation Adultes handicapés (AAH)) : 571 dont 252 sont issus du quartier du bois Labbé.

De nombreux acteurs institutionnels qui accompagnent les DE déplorent l’absence de travail en réseau formalisé ce qui nuit à l’accompagnement même des demandeurs d’emploi qui cumulent nombre d’handicaps préjudiciables à leur réinsertion professionnelle (faible taux d’activité et ou taux de chômage élevé, faible niveau de qualification ou absence de qualification, analphabétisme voire illettrisme).

Une formation professionnelle inadaptée

Quant à l’appareil de formation professionnelle, il ne semble pas très adapté aux besoins de notre territoire. Les activités en tension sur notre territoire, reconnues par l’ensemble des acteurs publics comme levier essentiel de l’activité économique pour les années à venir, manquent de lisibilité, en termes de contenu des activités elles-mêmes, en termes d’emplois générés (quantité), de compétences et de qualifications requises. Le public ne connaît pas suffisamment les métiers disponibles sur notre territoire.

En outre, la multiplicité et le cloisonnement des acteurs opérant sur ces questions : services de l’état, collectivités territoriales, institutions diverses ne permettent pas d’organiser les dynamiques d’actions indispensables autour du territoire cannaverois. Dans ce cas, il parait bien difficile de préparer les canaverois à l’accès à ces emplois par la seule formation « à priori » sur des métiers mal connus et en évolution rapide.

Œuvrer à l’employabilité des canaverois est donc indispensable. Le diagnostic partagé réalisé par le centre social de Chennevières souligne la demande prioritaire des habitants en termes de formation et d’emploi.

Il y a lieu, outre une politique d’aménagement stratégique de notre territoire, d’améliorer par exemple l’apprentissage au travers d’un partenariat avec les CFA et de construire des liens avec des réseaux professionnels. La séparation entre l’économique et le social opérée habituellement sur la question de l’emploi est inopérante. L’articulation des différents systèmes d’acteurs oeuvrant sur les champs du développement économique, de l’emploi, de la formation et de l’insertion et la construction des interfaces nécessaires entre la commune et les acteurs économiques est indispensable pour favoriser précisément l’accès à l’emploi, l’accès aux savoirs et donc à l’insertion durable des Canaverois.

Synergie des acteurs économiques

Ainsi, face aux inégalités qui ne cessent de s’aggraver sur notre territoire, il nous paraît indispensable d’être l’artisan des interfaces nécessaires entre les différents acteurs économiques, les services de l’etat et les partenaires, dans une démarche transversale à plusieurs champs : développement économique, emploi / formation / insertion.

Animation, logique de proximité, coordination de moyens, projets, production de réseaux de compétences, recherche d’adéquation entre l’offre et la demande, création de dispositifs adaptés aux spécificités de notre territoire telles sont les notions que nous proposons de développer dans le cadre d’une politique de développement économique de proximité. Une politique spécifique servant de levier pour l’activité et l’emploi, coproduite par les acteurs économiques locaux, les acteurs institutionnels et les canaverois.

Cette politique et les dispositifs et actions qui en découleront n’ont pas pour but de concurrencer l’action de la communauté d’agglomération mais au contraire de la renforcer en recherchant très étroitement avec les acteurs une cohérence communautaire de l’action économique d’autant que de nombreux acteurs de la communauté d’agglomération appellent de leur vœu la création de ce service.

Création d’un service de développement économique municipal

Nous avons proposé au cours de notre mandature, la création d’un service municipal dédié précisément au développement économique, à l’emploi et à la formation dont la mission générale serait la création de conditions « immatérielles » permettant d’assurer le développement économique en vue de générer de l’emploi et donc de la richesse locale (des rencontres sont d’ores et déjà prévues avec la ville de Champigny afin de discuter d’un possible partenariat entre nos deux villes sur cette éventualité).

Outil indispensable pour assurer un développement économique pérenne, une insertion sociale et professionnelle durable. Ce service pourrait d’abord s’appuyer sur la maison pour l’emploi qui existe déjà à la Villa Corse et qui serait requalifié en Maison pour l’emploi, de la formation et des entreprises.( MEFE) Cette appellation donnerait une visibilité à notre engagement politique et nous assurerait une légitimité auprès des industriels, des commerçants, des artisans et des acteurs institutionnels en particulier la communauté d’agglomération.

Cette structure municipale à caractère généraliste au service des entreprises, des demandeurs d’emploi mais aussi des salariés aurait plusieurs missions :

L’animation et le suivi du tissu économique existant,

La prospection et l’accueil des entreprises,

L’accompagnement à la création d’emplois et d’entreprises dans les activités émergentes (gestion des déchets, TIC…),

Le soutien du développement d’une économie solidaire, Le renforcement de l’attractivité des commerces dans les quartiers, (si besoin la ville doit pouvoir faire jouer son droit de préemption). Cette démarche apparaît comme un outil pertinent pour tenter de maintenir une diversité du commerce et de l’artisanat de proximité, mais aussi d’articuler une dynamique économique stratégique.

La création d’un club d’entreprises et association de commerçants.

L’organisation d’évènementiels autour des questions de développement économique, de l’emploi et de la formation.

L’anticipation des mutations économiques de notre territoire et l’observation des qualifications, des formations, de l’emploi et du développement économique sur notre territoire au travers d’une mission de veille permanente en particulier sur les métiers en tension.

L’élaboration avec les partenaires de la formation et de l’insertion par l’économique ( AFPA, Région, Conseil Général, Geforme, etc.) de formations adaptées et ciblées aux besoins de notre territoire.

La communication et des actions de marketing économiques notamment au travers de l’outil WEB TV. Le renforcement de l’accompagnement des demandeurs d’emploi les plus en difficultés par des actions inscrites dans la durée.

L’animation d’un réseau autour des partenaires de la formation professionnelle et la promotion de l’apprentissage au travers d’un partenariat avec les CFA.

La sensibilisation aux métiers en tension et le renforcement de l’employabilité des DE et des salariés en partenariat avec les acteurs institutionnels afin de les rendre apte à saisir les opportunités locales.

Politique volontariste

En conclusion, nous devons anticiper, préparer, accompagner l’avenir économique de Chennevières en faisant des choix politiques courageux, ambitieux et volontaristes. L’enfermement dans la seule logique de maîtrise des dépenses ne doit pas nous conduire à faire des choix qui ne nous permettraient pas d’assurer l’avenir de Chennevières. Maîtrise budgétaire peut rimer avec investissement. Notre mobilisation autour du tryptique : développement économique, emploi, formation ne peut être considérée comme un coût mais comme un investissement pour l’avenir de Chennevières et des Canaverois. Dans ces domaines, les vieilles recettes classiques ne suffisent plus, la politique de guichet non plus, en tant qu’élus responsables, l’imagination doit être un impératif, l’audace un devoir.


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