Les journalistes ont bien de la chance. Ils reçoivent des textes rien que pour eux à copier coller s’ils le souhaitent, plein d’idées d’angles à traiter, des photos de presse exclusives aussi. Quand j’en vois passer, je les fuis habituellement histoire de ne pas écrire la même chose que tout le monde, ne pas illustrer avec la photo qu’on finira par voir partout. Pour la sortie de l’album de Calogero, déjà disponible sur iTunes, je fais exception à la règle. Parce que j’aime bien connaître l’histoire de chaque chanson (ce sera peut-être dans le livret ?) et que la photo est très belle. En tout cas, ce n’est pas sur le site.
Ah oui, évidemment, ça tourne déjà en boucle dans mon iPod, je suis inconditionnel… Pour tous les fans comme moi, voici donc la lettre de Calo himself.
CALOGERO
« L’embellie » – sortie le 20.04
J’ai souhaité appeler mon cinquième album « L’Embellie » car j’avais envie de faire des chansons ouvertes, lumineuses. L’embellie, c’est cette lumière qui pointe au loin dans un paysage. C’est la photo de la pochette signée Ellen Kooi, une artiste néerlandaise.
Après la collaboration en binôme avec Zazie, j’ai eu envie de contacter des auteurs avec lesquels je n’avais pas encore travaillé.
J’avais l’habitude de confier mes musiques aux auteurs en les laissant me proposer des sujets. Cette fois, je savais assez précisément les thèmes que je voulais aborder. Je les ai donc suggérés pour chaque chanson.
1 La fin de la fin du monde
J’apprécie Dominique A depuis longtemps. Ses textes, ses musiques, sa voix, l’artiste me touche. Connaissant bien son travail, je l’ai contacté car j’étais quasiment certain que nos deux univers pouvaient se rapprocher. Il signe trois des textes de l’album dont « la fin de la fin du monde » qui est l’une de mes favorites du CD.
C’est une chanson d’espoir, le recommencement après le chaos. Le rythme est enjoué, inspiré de la traditionnelle tarentelle sicilienne. C’est une marche héroïque, une marche en avant.
2 C’est dit
Je n’avais jamais traité le sujet de l’amitié (au sens large du terme) dans une chanson.
J’ai proposé ce thème à Jean-Jacques Goldman, qui a fidèlement retranscrit ce que je ressens dans la vie. « Je ne suis riche que de mes amis, c’est dit ».
3 L’ombre et la lumière
Je suis assez fier de cette musique à « 5 temps » qui évoque les westerns à la « Sergio Leone ». J’ai rapidement eu envie de partager ce titre avec Grands Corps Malade. Son timbre de voix pouvait être en opposition avec le mien. Finalement, ils sont complémentaires.
4 Je me suis trompé
Mon premier texte, parce que j’étais le seul à pouvoir écrire celui-là.
5 La bourgeoisie des sensations
Pierre Lapointe est un artiste québécois que je trouve à la fois émouvant et drôle.
Un matin, j’ai envisagéde le contacter pour lui demander un texte. Le même jour, il me devançait pour m’en proposer un. Plus qu’un signe, c’était devenu une évidence.
6 J’attends
J’ai d’abord reçu le texte de Dominique A avant de composer la musique sur mon piano.
La couleur « orchestrale » de cette chanson m’est vite apparue comme une évidence.
7 Passage des cyclones
Un soir de Noël, mon frère Gioacchino avait composé une mélodie sur un petit piano d’enfant rouge en plastique, mélodie que j’avais enregistrée. Un an plus tard, je recevais le premier texte de Dominique A sur lequel je composais les couplets. Pour le refrain, j’ai ressorti le thème crée sur le petit piano.
Ce n’est pas toujours le cas, mais cette chanson a donc été faite en moins d’une heure.
8 Nathan
Je n’avais jamais fait de chansons avec Marc Lavoine qui est un ami.
Un jour, il m’a proposé d’aller rencontrer des enfants et adolescents autistes, ceux qui écrivent dans un journal baptisé : « le papotin ». À la suite de cette rencontre, j’ai demandé à Marc d’écrire un texte sur ce sujet, en se plaçant non pas du côté des parents mais plutôt de celui de l’enfant. La musique est une boucle qui tourne, qui monte jusqu’à l’explosion finale.
9 Tu es fait pour voler
Finalement, entre Dick Annegarn et moi, c’est une vieille histoire. J’ai souvent écouté ses chansons, j’ai repris « Bruxelles » lors de mes concerts et je savais qu’il avait apprécié ma version de « Attila Joseph » sur un tribute qui lui était consacré. Je lui aidonc envoyé cette mélodie. J’ai beaucoup appris avec lui car il travaille comme un orfèvre.
Mon ami Stanislas est venu faire les chœurs.
10 Tu n‘as qu’à m’attraper
J’avais envie de chanter un titre sur mes filles, une chanson joyeuse. Dick Annegarn a observé, il a écrit ce qu’il a vu. « Dans ma vie chantent deux oiseaux »…deux oiseaux qui font d’ailleurs les chœurs sur cette chanson.Parfait.
11 Il Conte
Mon frère Gioacchino est un grand mélodiste. Il le montre encore avec cette musique. Le lyrismeet sa structure rythmique ne m’ont pas laissé insensible. Il fallait un thème, un héros à la hauteur, le conte Dracula s’est imposé à moi, tout comme l’évidence de chanter ce titre en italien.
Piro Pelù, l’ancien chanteur du groupe rock italien Litfiba, a pris la plumepour raconter les amours impossibles de Dracula…
12 L’Embellie
Cette musique m’a été inspirée par un riff de guitare d’Olivier Marly.
Kent est un auteur et un chanteur avec qui j’avais envie de travailler. Je suis ravi qu’il signe la chanson qui donne son nom à cet album.
Je vous la souhaite aussi, l’Embellie.
Calo