, exaltation des particularismes ethniques et religieux, ouverture à l'hégémonie régionale iranienne en détruisant son contrepoint sunnite irakien, encouragement corollaire à la poussée chiite dans sa guerre globale contre le sunnisme, chrétiens d'Irak livrés au massacre et à l'exil,
" Les idéologues néoconservateurs lancent un nouveau groupe de politique étrangère "
Par Daniel Luban et Jim Lobe | 30 mars, 2009
Article original publié sur PRA Right Web ( )ici
La Foreign Policy Initiative (FPI) - nouvelle trouvaille de l'éditeur du Weekly Standard , William Kristol, du gourou de la politique étrangère néoconservatrice, Robert Kagan, et d'un ancien officiel de l'administration Bush, Dan Senor - ne s'est guère illustrée jusqu'à présent ; sa seule activité connue a été de parrainer une conférence des États-Unis appelant à un grand surge en Afghanistan.
Mais beaucoup voient déjà dans la FPI le probable héritier de la précédente organisation de Kristol et Kagan, feu le ont par la suite occupé des postes clés sous la présidence Bush, notamment le Vice-Président Dick Cheney, le Secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, et son adjoint, Paul Wolfowitz.Projet pour un Nouveau Siècle Américain (PNAC) , qu'ils avaient lancée en 1997 et qui avait mené l'intense campagne de lobbying pour l'éviction de Saddam Hussein, avant et après le 11 Septembre. Certains membres imminents du PNAC
siècle sera dominé par une lutte féroce entre les forces de la démocratie (dirigées par les États-Unis) et celles de l'autocratie (conduites par la Chine et la Russie). Il a appelé à la constitution d'une " ligue des démocraties ", en tant que mécanisme de lutte contre le pouvoir chinois et russe, et la déclaration de la FPI souligne la nécessité d'un " soutien solide pour les Alliés de l'Amérique ".
Cette insistance indique surtout que la FPI entend faire de l'affrontement avec la Chine et la Russie le cœur de sa politique étrangère . Si tel s'avérait être le cas, cela marquerait un retour aux premiers jours de l'administration Bush, avant le 11 Septembre, lorsque Kristol du Weekly Standard avait pris l'initiative d'attaquer Washington sur son prétendu " apaisement " envers Pékin.
Inévitablement, la FPI invite à la comparaison avec le PNAC, qui avait été créé peu après la publication d'un article pour le Foreign Affairs intitulé " Vers une politique étrangère néo-reaganienne ", dans lequel Kristol et Kagan demandaient à Washington d'exercer une " hégémonie mondiale bienveillante " et mettaient en garde contre ce qu'ils appelaient une " dérive néo-isolationniste " du Parti Républicain après la fin de la Guerre Froide et la victoire des démocrates de Bill Clinton. " Cela me rappelle le projet pour un Nouveau Siècle Américain ", a déclaré Steven Clemons, directeur du programme stratégique à la New America Foundation. " Comme le PNAC, la FPI deviendra un abreuvoir pour ceux qui veulent voir une machine militaire américaine toujours plus puissante, et qui divisent le monde entre ceux qui se tiennent du côté du droit et de la justice et ceux qui incarnent le Mal, ou qui seraient tentés d'apaiser le Mal ". Les membres du PNAC ont constitué un véritable vivier de néoconservateurs et de faucons de l'administration Bush. En Septembre 2001, quelques jours seulement après les attaques du 11 Septembre, une lettre du PNAC appelait le président Bush à élargir le champ d'application de la " guerre contre la Terreur " au-delà des responsables directs des attentats pour y inclure l'Irak et le Hezbollah.
Il est très ironique de constater que la première réunion de travail de la FPI a mis l'accent sur un renforcement de l'implication américaine en Afghanistan, quand on connaît le rôle du PNAC dans l'invasion de l'Irak si peu de temps après l'intervention en Afghanistan pour en chasser les talibans et Al Qaeda... Les experts s'accordent aujourd'hui à penser que le détournement des ressources militaires et de renseignement en Irak a fourni aux talibans et à Al Qaeda une aubaine inespérée pour se renforcer et apparaître aujourd'hui comme plus puissants encore qu'en 2001 ! La priorité absolue donnée par l'administration Bush - de nouveau, avec les vifs encouragements du PNAC et de ses partisans - à l'Irak comme " front prioritaire dans la guerre contre le terrorisme ", signifie aussi que l'aide nécessaire pour renforcer le gouvernement du président Hamid Karzai n'était pas disponible...
Le PNAC a officiellement cessé ses activités au début du second mandat de Bush. En partie à cause du désaveu cinglant qu'ont constitué les options stratégiques défendues par les néoconservateurs, en premier lieu l'invasion de l'Irak... La FPI est donc vécue par ses concepteurs comme une nouvelle chance d'incuber une politique étrangère encore plus agressive, le temps de leur exil de la Maison-Blanche. Avec l'espoir de les appliquer la prochaine fois qu'ils retourneront au pouvoir...