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L'écrivain James Graham Ballard est donc décédé ce dimanche à Londres.
Ces dernières années, non content de découvrir ses écrits passés, j'éprouvais toujours une certaine joie à l'annonce de la parution d'un nouvel ouvrage du bonhomme. Je me disais toujours: encore un de plus à découvrir de son vivant, avant que la mort ne le rattrape et ne m'oblige à me plonger enfin dans la volumineuse réédition de ses nouvelles.
Ballard pour moi, a été la découverte d'un certain genre littéraire, la science fiction, que je ne connais que trop peu.
Une science-fiction qui avait le délice de la réalité.
Avec Ballard, pas besoin d'embarquer sur des planètes lointaines pour découvrir ce que nous réserve l'avenir!
Il suffit de se rendre avec lui au supermarché du coin (Que notre règne arrive) ou de se retrouver entre gens de bonne compagnie vivant en non moins bonne compagnie (Sauvagerie) pour découvrir ce qui vient dérégler notre quotidien.
Par petites touches, par remarques d'apparence sibylline, Ballard savait décrypter l'angoisse existentielle qui bien souvent affleure de nos existences bien réglées.
Frénésie consumériste et endoctrinement sectaire, privatisation sécuritaire et dislocation des structures familiales, charmes de la copropriété et stratégies de différenciation sociale...
En partant du banal quotidien, à merveille Ballard savait rendre lisible ce qui nous guette et nous menace, si l'on ne prend pas garde à préserver une certaine lucidité.
Et pour les amateurs de Ballardises, plein de choses à lire ici.