Le Thème :
« Les Noces secrètes » sont, à la fois, le retour aux sources d'un amour jamais remplacé, le chemin vers cette racine de lumière, et la pérégrination exaltée qui s'ensuit. L'Amour, par-delà toute raison, quête idéale, absolue, quasi mystique, est aussi charnel, glaise, et puise ses racines dans les entrailles de la terre. Lucile est présente dans le coeur de tant d'hommes, cachée. Tant de femmes ont une Lucile en elles, ignorée.
Ce texte me pose un problème : en effet, la prose est lyrique, les envolées ambitionnent les sommets mais ... cela ne passe pas. Talleyrand disait :"Ce qui est exagéré en devient négligeable." Négligeables, ces "Noces Secrètes" ne le sont pas mais ici, l'utilisation abusive (et apparemment ravie) de formes précieuses nuit au lyrisme voulu par l'auteur en lui enlevant le naturel qui peut pourtant être le sien en certaines occasions.
Le thème, quant à lui, est archi-classique : la passion qui vainc et s'élève au-dessus des obstacles (la rupture, le départ, les années, le mariage, etc ...), la passion qui flambe, la passion qui régénère, la passion dont on se nourrit et qui vous nourrit, le tout sous la houlette d'un Marzin "enchanteur". (Pour les non-Bretons qui l'ignorent, "Marzin" est la forme celtique de Merlin. ;o) )
L'ensemble donne une très curieuse impression, à la fois brouillonne et déterminée, dense et creuse. Colette aurait sans doute dit : "Trop de cabochons." C'est d'autant plus regrettable qu'on sent bien, sous tout cela, quelque chose qui ne demande qu'à s'exprimer et qui y parviendra peut-être un jour si l'auteur élague et maîtrise un peu plus sa matière.
Bien évidemment, ceci n'est qu'un avis personnel, exprimé, je tiens à le rappeler, dans le cadre du Prix Alexandrie 2009. J'espère que l'auteur ne m'en tiendra pas rigueur. ;o)