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Un repas à l’Elysée aurait tourné en une séance de dénigrement des chefs d’Etats de part le monde, Sarkozy vit un isolement diplomatique dont le plus embrouillé est de s’être attaqué à Barack Obama, l’homme qui incarne un leadership nouveau des USA. Et c’est à la veille de sa visite en Espagne, le 27 et 28 avril 2009, qu’une polémique éclate avec Zapatero celui dont son pays admire la compétence…
La presse mondiale remet les pendules à l'heure, Sarkozy perçu en trublion irrespectueux de ses pairs.
Le vendredi 17 avril 2009, plusieurs journaux de la presse internationale se sont, comme ligués, pris à présenter le président français comme un espiègle dirigeant manquant aussi bien de finesse que de considérations à l’égard de nombreux, et non des moindres influents, de ses pairs chefs d’Etats. Un tollé exogène qui ressemble à celui, endogène, déclenché lorsqu’il a tenu, sur le deuil de familles ayant perdu leurs enfants pour une bavure, le propos de « racaille », désignant des jeunes français perclus dans les conditions sociales grandement déprimantes des quartiers populeux.
De l’extérieur c’est un fait rare, les brouilles diplomatiques exigent de la retenue. Selon un article du quotidien français « Libération » de l’édition de la veille, jeudi, Nicolas Sarkozy aurait eu des commentaires peu attentionnés sur des dirigeants mondiaux. Lors d'un déjeuner privé à l'Elysée avec des parlementaires de droite et de gauche, il aurait invoqués certains d’une manière critique à la limité de la jalousie enfantine.
Pour que « Libé » apporte sa part locale dans le déchaînement de cette hostilité à travers les éditoriaux des grandes capitales du monde, l’isolement de Sarkozy dans les sphères diplomatiques internationales va de plus en plus sur la « mise en quarantaine », selon plusieurs constats qui observent son inefficacité. Le prestigieux quotidien français, n’en est pas seulement la source à qui, l’un des invités de la ripaille élyséenne, on a soufflé l’orgueil débordant d’un président qui vit depuis des mois au bas du tableau dans les sondages de son propre pays. Les bourdes présidentielles sont une matière trop épiée pour échapper aux médias.
Le Premier ministre espagnol José Luis Rodriguez Zapatero qui attend Sarkozy pour une visite officielle pour le 27 et 28 avril prochain, aurait fait l’objet d’une diatribe rapportée mot à mot par libé « il se peut qu'il ne soit pas très intelligent. Moi j'en connais qui étaient très intelligents et qui n'ont pas été au second tour de la présidentielle », faisant allusion à l'échec du socialiste français Lionel Jospin en 2002. Un porte-parole de l'Elysée a formellement démenti jeudi ces propos dûment invérifiables et contestés par plusieurs témoins.
L’Espagne reste peu convaincue, « le complexe de supériorité » du dirigeant français est une perception établie depuis qu’il a été élu. Et que ne démentissent point les récents événements comme l’ont observé les pays arabes et nombreux français lors de son déplacement au Proche-Orient alors qu’Israël massacrait des civils palestiniens spoliés de leurs terres, maisons et pays.
Une approche « sarkozienne » de ce conflit, israélo-palestinien, des plus néoconservatrices alors que la détente et la paix sont la seule perspective qui se dessine à travers plusieurs capitales du monde. Cette démarche jugée hautaine et typiquement de la droite conservatrice de France, s’apparente à l’arrogance, dit-on au pays de Picasso où plusieurs lectures ont été relayées, et au comportement d’une certaine Ingrid Betancourt, du fait de la langue usitée en Colombie, rapportés par les livres de ses ex compagnons de détention. C’est dans ce pays que la presse de toutes les tendances a reproduit la révélation du journal français.
Aussi bien ABC de la droite parlant de ce « complexe de supériorité » français qui a rajouté à l’intérieur du sujet « Fasciné par les commérages, Sarkozy donne la véritable mesure de son altière - et trompeuse - figure politique ». Qu’El Periodico (centre-gauche) de Catalogne donnant « … le caractère fanfaron » ou La Vanguardia (centre-droit) doutant « que ce soit la meilleure manière de préparer » une visite en Espagne. Enfin El Mundo (libéral) pense que la présence à Madrid de Carla Bruni-Sarkozy va « alléger les tensions et contenir les légèretés auxquelles se livre son époux quand il se sent à l'aise et désinhibé ».
Concernant Barack Obama et Angela Merkel, les propos alloués à Sarkozy sont : « l'esprit subtil » et le « manque d'expérience » envers M. Obama et concernant Mme Merkel, l’autosatisfaction de Sarkozy est que la dirigeante allemande « … se soit rangée à ses vues sur la crise économique. » « Stupide, immature, hors de propos: le jugement de Sarkozy sur ses homologues », telle était la « Une » du quotidien britannique The Guardian, à propos des commentaires supposés sur M. Zapatero, la chancelière allemande Angela Merkel ou le président américain Barack Obama.
Pour le Times (conservateur), « M. Sarkozy est irrité par l'adulation dont jouit un dirigeant américain sans expérience, dont la popularité a éclipsé (sa) réputation de sauveur du monde ». Aux Etats-Unis, nombreuses chaînes d'informations en continu ont reproduit les termes attribués au président, pendant toute la journée du jeudi. Puis le vendredi le prestigieux New York Times a titré : « Un repas avec Sarkozy : brochettes de dirigeants au menu ». « Le président Nicolas Sarkozy est connu pour son amour de l'action », commentait le quotidien. « Mais il aime également se vanter et se moquer de ses collègues dirigeants du monde », poussant son analyse avec une observation pertinente qui souligne que le démenti de l'Elysée à l’air de ne pas concerner les propos qui auraient été tenus à l’égard du jeune président Obama.
De quoi s’attendre à une réaction appropriée de la Maison Blanche. Dans la fissure internationale on avait entendu l’intrusion de Ségolène Royal lors de sa visite qui a présenté des excuses aux sénégalais, pays elle y est née quand son géniteur était militaire. Elle vient d’adresser au premier ministre espagnol les mêmes réactions, profitant de cette polémique pour remonter dans l’emplacement de la première opposée que risque de lui prendre sa rivale du PS martine Aubry. Cette dernière avait soutenu l’intervention de Royal pour le pays africain, elle mesure précautionneusement la nouvelle réplique…