"Ca s'en va et ça revient" : scandale chômage...

Publié le 20 avril 2009 par Raphael57



Souvenez-vous de ces quelques paroles de la chanson de Claude François : "ça s'en va et ça revient, c'est fait de tout petits riens". Et bien aujourd'hui nous allons voir que certains traders partis chercher la fortune à l'étranger reviennent avec un peu plus que des "tout petits riens"...
Tout commence lorsque, consécutivement à la crise, de nombreux traders ont été licenciés. Eux, qui avaient tant décrié l'Etat Providence français et ses cotisations qui permettent de le faire vivre, reviennent alors dans l'Hexagone quémander l'aide de l'assurance-chômage ! On assiste donc au retour du fils prodigue mais version je m'enrichis encore au retour et je me moque des autres ! En effet, les accords actuels d'indemnisation de l'Unedic prévoient qu'il suffit à un expatrié de retour en France de présenter un contrat de travail d'une durée comprise entre 1 et 28 jours pour bénéficier de l'assurance-chômage au taux maximum, car basée sur son ancien salaire... S'il travaille plus d'un mois, c'est son nouveau salaire qui est pris en compte pour le calcul de l'indemnité.
Le but du jeu scabreux consiste donc pour ces traders a trouvé un contrat de travail d'un ou deux jours en France, quitte à faire de l'intérim ou de la figuration, puisqu'une seule journée de travail suffit pour avoir une feuille de paye et pour être reclassé comme personne ayant été licenciée. Ensuite, direction Pôle Emploi où, selon les calculs du député socialiste Alain Vidalies, ce système peut permettre de percevoir jusqu'à 6 366 euros par mois sans avoir jamais cotisé aux Assedic !
Cela fait déjà un petit moment que j'avais eu vent de cette pratique, qui s'était répandue comme une traînée de poudre dans les salles de marchés de la City. J'ai candidement espéré que le ministère de l'économie (à défaut le secrétariat d'Etat à l'emploi) puisse prouvé qu'il était capable enfin de prendre une décision sensée... malheureusement, c'est le silence radio depuis Bercy jusqu'à l'Elysée !
Comme je l'ai expliqué dans ma dernière intervention sur le chômage à l'Université Populaire de Forbach, ces inégalités criantes conjuguées à des politiques publiques déphasées et peu appropriées, mettent en péril la société tout entière. Quand je pense que l'Etat accepte de laisser indemniser des traders à 6 366 euros, alors que notre omniprésident nous expliquait il y a peu que les caisses de l'Etat étaient vides, je me dis que l'on va droit dans le mur ! Les millions de chômeurs (parmi eux une grande partie non indemnisée), d'intérimaires, de précaires et de rmistes apprécieront...
Pour finir, une petite vidéo pour se souvenir de certaines paroles du chef de l'Etat :


Sarkozy en spectateur du pouvoir d'achat
envoyé par phileras