Le ciel est sur le point de péter. Je me grouille un peu ; paf ! Trop tard. Quel temps de chien ! Je ne suis pas près d'arriver au Dông Tâm, un restaurant Vietnamien (le meilleur que je connaisse). L'avantage de manger asiatique, c'est que c'est pas cher. Sur le chemin, je vois madame C., un fille de 30 ans au cul appétissant en train de garer sa Gazelle. Elle est trempée jusqu'aux os, son vélo jusqu'aux chaînes. Je ne la connais pas, elle ne me connaît pas. Je n'ai pas envie de lui parler malgré l'aspect hypnotique de son postérieur, je l'évite mais ne cesse de penser à elle.
Je commençais enfin à réaliser que, en courant ou non, je serais complètement avant d’arriver au resto. Alors mon empressement s'est éteint d’un seul coup. Je regardais ces autres gens courir dans tous les sens en quête d'abri. Veste au-dessus de la tête, journaux pour se protéger les cheveux. Il pleut des cordes et je suis le seul qui marche sans se presser. Ce théâtre, cette foule paniquée, j’ai l’impression de redécouvrir le monde. Pourquoi la pluie est-elle aussi malsaine ?
Je commençais à cailler.
13h52 -- je débarque à Dong Tam tel un OVNI. A peine avais-je ouvert la porte que tous les yeux me braquaient. Mon pull Oakland Australia dégoulinait de pluie. "Une personne." Là où je passais, les personnes se déplaçaient. J'arrosais malgré moi tous les clients sur mon passage. "Un porc au caramel s'il vous plait, avec un Pu Long Cha." Ca ne s’écrit pas comme ça, mais ça se prononce à peu près comme ça. Assis, je constatais les dégâts de la pluie, trempé jusqu'au slip. Oscar me rejoint un quart d'heure plus tard en se foutant de ma gueule.
Connard.
Oscar est habillé comme un plouc. Chemise bleue à carreaux noirs, jeans Malboro Classic. Toujours est-il qu'il est imblairable. Parapluie MaxMara, montre Omega, "celle de James Bond", The Economist à la main gauche. Il s'est attablé en face de moi à la table d'à côté. Les restos asiats sont super serrés, pour un minimum de confort il fallait au minimum un deux places par personne. On discute un peu, il est très pressé.
Deux péquenauds comme on les hait se sont attablés à la table d'Oscar car Os avait chopé un 4 places. L'un avait un 3 boutons ultra resserrés. C'est-à-dire qu'il ne pouvait ni se baisser, ni lever les bras, ni même poser ses mains sur la table. Avec ceci, il avait une écharpe rouge fluo. "Faut que ça ressorte" a-t-il possiblement pensé. Cheveux coupés très courts, un collier de barbe, des lunettes Starks à grosse bordure noire. (oui, je sais que les description son chiante mais c’est pour avoir un idée du type de mec) Une chemise violette à rayure noir, déboutonné, sans cravate. L'autre, à peu près pareil mais ne faisait pas autant remarqué. Ce genre de type me font penser immédiatement à ceux issus d'une petite école de commerce minable. Le genre qui aiment bien se la jouer avec leurs "avantages concurrenciels", leurs "techniques managériales". Le genre de gros cons qui aiment adjectiviser des noms pour mettre en valeur le peu de connaissance qu'ils ont mal assimilée.
- Elle serait pas un peu trop serrée votre veste ? a discrètement inséré le mec en chemise bleue à carreaux noirs au mec en veste trop serrée et à la chemise violette à traits noirs.
- Vous trouvez ? a répondu la chemise violette à traits noirs.
L'article complet, vous l'avez peut être déjà lu quelque part, est en anglais et mieux rédigé. En gros, vous avez le dénouement de la confrontation des deux clans.