Sarkozy et le droit à l'ironie

Publié le 19 avril 2009 par Juan
Nicolas Sarkozy ne surprend plus. Même ses supporters reconnaissent son narcissisme. Mercredi, le président s'est lâché devant 24 parlementaires, en tenant des propos peu amènes à l'égard de certains de ses homologues étrangers. Dès le lendemain, la presse étrangère s'en est émue.
Mercredi, "Moi-même, maître du monde"
Mercredi 15 avril, le chef de l'Etat déjeunait avec des députés et sénateurs de l'opposition et de la majorité. Le florilège de citations qui furent rapportées par Libération est édifiant. Au passage, on apprenait que Berlusconi était un modèle pour le président français.
  • Sur Barack Obama : "il n'est pas toujours au niveau de décision et d'efficience" (...) "Je vais lui demander de marcher sur la Manche et il va le faire."
  • Sur José-Luis Zapatero : "Il n'est peut-être pas très intelligent."
  • Sur Angela Merkel : "elle n'a pas eu d'autre choix que de se rallier à ma position".
  • Sur José-Manuel Barroso: "totalement absent du G20"
Le député Vert François de Rugy, présent au déjeuner, confirme: " je peux confirmer que rien de ce qui est dit dans cet article n’est faux."
Jeudi, la presse se déchaîne
Pour le quotidien conservateur espagnol ABC, "Fasciné par les commérages, Sarkozy donne la véritable mesure de son altière - et trompeuse - figure politique". En Allemagne, Die Zeit parle de "dérapages verbaux". Au Royaume Uni, le conservateur Times commente: «Sarkozy est irrité par l'adulation dont jouit un dirigeant américain sans expérience, dont la popularité a éclipsé (sa) réputation de sauveur du monde». La journaliste du Guardian, Lizzy Davies, le décrit comme grossier et écrit : "cette fois-ci, il s'est surpassé" (...) "En un seul repas, il est parvenu à rabaisser Barack Obama, traiter avec condescendance Angela Merkel et insulter José-Luis Zapatero." En France, le journaliste Jean-Marcel Bouguereau se demande s'il faut avoir honte de Nicolas Sarkozy.
Vendredi, on s'explique
Des témoins ont rapporté que Nicolas Sarkozy faisait de l'humour. Philippe Viguier (Nouveau Centre) justifie: "Le président a fait un peu d'humour, heureusement qu'on peut rigoler de temps en temps!" L'ironie contre Zapatero était une boutade contre Lionel Jospin. Ouf ! On respire. Nicolas Sarkozy donne l'exemple. On peut donc se moquer des chefs d'Etat.
Y compris du nôtre.
Citoyennes, citoyens, ramenez vos pancartes "casse-toi pov'con", vos sacs illustrés d'une Carla Bruni nue, vos poupées vaudou à l'effigie de Nicolas Sarkozy.
Nous avons tous le droit de rigoler !
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