Le père de Rubina Ali, star de "Slumdog Millionaire", a tenté de la vendre en vue d'une adoption.

Publié le 19 avril 2009 par Zench

Le père de Rubina Ali, la petite fille indienne devenue une star après avoir joué dans le film "Slumdog Millionaire" a tenté de vendre sa fille de neuf ans en vue d'une adoption, pour échapper aux bidonvilles de Bombay, selon un tabloïde britannique publié dimanche.


News of the World affirme que le père de l'enfant, Rafiq Qureshi, a réclamé jusqu'à 20 millions de roupies (310.000 euros) pour la petite fille, qui jouait la jeune Latika dans le film de Danny Boyle couronné par huit Oscars. L'hebdomadaire explique avoir appris par un contact à Bombay que le père de Rubina cherchait "à garantir le futur de sa fille" et avait déjà été approché par une famille du Moyen Orient qui voulait l'adopter. Un reporter de News of the World s'est fait passer pour un riche cheikh de Dubaï, ému par le film, et souhaitant adopter la petite fille. Le journal publie des photographies de la jeune actrice, de son père et de son oncle posant avec le reporter, ainsi que des extraits vidéo de la rencontre lors de laquelle une adoption a été négociée la semaine dernière dans un hôtel de Bombay. (EDR)


Source: Le Vif et TF1. 19/04/2009.

Repères


- Je n’aime pas Slumdog. Arundhati Roy.
Architecte de formation et romancière acclamée pour son Dieu des petits riens en 1997, Arundhati Roy est désormais essayiste et militante. Elle œuvre pour les droits des plus défavorisés et écrit régulièrement dans la presse.
Courrier International. Mars 2009.
- Arundhati Roy : "I Don't Like Slumdog Millionaire"
The night before the Oscars, in India, we were re-enacting the last few scenes of Slumdog Millionaire. The ones in which vast crowds of people – poor people – who have nothing to do with the game show, gather in the thousands in their slums and shanty towns to see if Jamal Malik will win. Oh, and he did. He did. So now everyone, including the Congress Party, is taking credit for the Oscars that the film won!
Do follow net.
- Un million de « Slumdogs » bientôt expulsés de Dharavi. Après les contes de fées, la dure réalité ...
A Bombay, le bidonville où Danny Boyle a tourné son film doit être rasé et reconstruit. Un projet qui ne réjouit pas ses habitants.  « L'opportunité du millénaire ». Dans tous les grands journaux, des publicités la vantaient. Le gouvernement a décidé de vendre Dharavi, terrain de 215 hectares occupé par un million de personnes, à cinq promoteurs étrangers chargés de reconstruire entièrement la zone : nouveaux immeubles, écoles, hôpitaux, égouts, assainissement des eaux... Dans moins de sept ans, Selwyn et toute sa famille se verront offrir un appartement de 25 mètres carrés, avec électricité et eau courante. Ils ne vivront plus au milieu des mouches, des rats et des scorpions. L'opportunité du millénaire. Promesse d'un avenir meilleur. Et pourtant, rares sont les habitants de Dharavi à souhaiter ce plan. En réalisant ce plan, c'est toute l'économie du bidonville qui sera anéantie. Selon la Société de promotion des enquêtes territoriales (SPARC), Dharavi génère un chiffre d'affaires annuel de plus 340 millions d'euros. Les gens vivent sur leur lieu de travail, la famille de Selwyn en est un bon exemple. L'oscar à Hollywood ne retiendra pas les bulldozers Quatre Golden Globes, oscar du meilleur film parmi huit récompenses, ‘Slumdog Millionnaire’ sort Dharavi de l'ombre. Accoudé à la table d'un café chic de Bombay, Irrfan Khan, l'un des acteurs majeur du film, me fixe en soupirant. Il ne pense pas que le film puisse changer le cours des événements. Il a visité ces ruelles, décors d'enfance de Latika et Jamal. Il ne sait pas si, dans trois ou quatre ans, elles ne seront plus que des images d'archives. Il a goûté à cette joie qui vous prend au tripes quand vous parcourez ces rues, quand vous rencontrez ces habitants qui ont une envie extraordinaire d'avancer malgré leur dénuement.
Source: Rue89. 31 mars 2009.