Merci Saint Crespin !

Par Mamancelib
Trouvez-moi un endroit où rendre hommage à Saint Crespin ! Je suis prête à aller lui faire une offrande, à faire brûler un cierge et à me flageller devant ses reliques ! Saint Crespin, je t'aime ! Saint Crespin, j'te kiffe grave sa race ! Saint Crespin, tu es mon idole du week-end !
D'où me vient une telle dévotion ? Quel est cet éclair de ferveur religieuse ? Est-ce que je serais en train de préparer mon entrée chez les soeurs Crespinites ? (ah tiens, ça pourrait être une idée...)

Pas du tout... Du tout, du tout...

Mais... avant tout, qui est Saint Crespin ? C'est le saint Patron des chausseurs...

Et ceux qui me suivent depuis un certain temps font obligatoirement le lien avec l'adoration que je voue aux Minelli... Bravo, vous êtes sur la bonne route ! Je remonterais même au début de cette passion : ce jour, où j'ai essayé une paire de Minelli pour la première fois... et où j'ai découvert le prix des Minelli...

Depuis, je fantasme sur cette paire de chaussures à 100€ : pendant les soldes, à Paris, je les ai revues, rue de Rivoli, sans aucune promotion... et je ne les ai toujours pas achetées...
Et dernièrement, c'est un site de vente de chaussures en ligne qui me nargue, dès que j'ouvre ma boite mail, avec la photo des chaussures dont je rêve depuis plus d'un an... toujours au même prix... et à chaque fois, je prends sur moi pour ne pas cliquer sur "Acheter"...

Ca fait donc  plus d'un an qu'à chaque fois que je rentre dans un magasin Minelli, je vais voir "mes" chaussures, je les caresse, je leur parle... et surtout, je les rassure : il ne faut pas qu'elles s'inquiètent, elles seront miennes, un jour....
Et puis, hier, je passe devant un Chaussland... Et je tombe en arrêt devant l'énorme affiche, à l'entrée... Mais... Ces chaussures... Là... Ce sont les mêmes que les Minelli dont je rêve depuis un an... à 29,90€. J'ai pilé. J'ai jeté ma voiture sur le parking. J'ai fait voler ma fille jusqu'à l'intérieur du magasin, où je suis entrée, le regard hagard, la bave au coin des lèvres, le corps tremblant... et je les ai vues... là... à portée de main... à même pas 30€... de la même couleur... et à ma pointure.


Je les ai essayées. Certes, le cuir n'est pas d'aussi bonne qualité que chez Minelli., et surtout, il n'est  pas verni. Mais, j'ai retrouvé le pied de Cendrillon que j'avais entrevu il y a un an. J'ai serré la boite contre moi, prête à arracher les yeux de la première femme qui s'approcherait de moi. J'ai donné ma carte bleue. Je suis ressortie avec mon graal dans les mains. Durée de l'opération : moins de cinq minutes.

Je suis remontée dans ma voiture. J'ai rouvert ma boîte de chaussures; et j'ai fait tout le trajet en les regardant, sur le fauteuil passager. Je suis rentrée et j'ai appelé ma mère pour lui raconter que la paire de chaussures dont je lui parlais depuis un an était enfin mienne. J'ai enlevé mes chaussures et enfilé mes nouveaux trésors pour rester chez moi. J'ai admiré mes pieds toute la soirée. Ca y est ! Je les ai ! J'ai les chaussures dont je rêve depuis un an !

Alors oui, depuis hier,  je crois sincèrement que le Dieu de la chaussure existe. Et je le vénère. Je l'adore. Je lui serai éternellement reconnaissante. Saint Crespin, je prêcherai la bonne parole auprès des shoes addict que je connais : oui, tu veilles sur nous ! Nous ne pouvons plus douter de ton existence. Gloire à toi !
(Il va vraiment falloir que quelqu'un m'explique pourquoi mon addiction aux chaussures est de plus en plus préoccupante !)

A moins que ce ne soit un coup de Sainte Rita, celle qui s'occupe des causes désespérées, qui me soit venue en aide... pour une fois...