Elle a le même minois et les même tatouages que Reese Witherspoon dans Freeway, un film méconnu de 1997.
A cette époque, Reese Whiterspoon était loin de la blonde pouf de “La revanche d’une blonde”, Kiefer Sutherland (son partenaire dans Freeway) ne dégainait pas son pétard au moindre coup de zef sur Los Angeles et la petite Béatrice Martin suivait les cours de conservatoire peinarde à Montréal.
Entre temps, Reese a été oscarisée pour son rôle dans “Walk the line”, Kiefer a zingué les méchants terroristes dans 24h Chrono, Béatrice est devenue “Cœur de Pirate” et a sorti son premier album. L’an dernier, elle a “enflammé la blogosphère” pour reprendre l’expression désormais consacrée à l’éclosion d’un buzz ou d’un phénomène sur les blogs du monde entier. Même Perez Hilton a trouvé ça bien. C’est peu dire, le blogueur le plus détesté de tout Hollywood, qui balance rumeurs, vachardises et dessins “vannes-pipi-caca” génère plusieurs millions de pages vues par jour.
Tantôt encensée, tantôt déchirée au Québec, entre la surdouée de piano mature et la nasillarde adolescente aux textes en guimauve, Béatrice, du haut de ses 20 ans, a fini par signer chez Barclay en France, en laissant siffler ces serpents sur sa tête, comme disait l’autre. Normal pour une pirate. Encore plus normal pour une enfant du web qui s’est faite connaître sur myspace. Quand on prend la médaille du web, on accepte aussi son revers.
Le mieux dans ces cas là, c’est de tout ignorer et se se faire sa propre opinion. C’est fait. Et je vous la partage.
J’aime beaucoup. Les chansons sont simples mais les mélodies sont catchy. La voix est douce. Un accent québécois légèrement perceptible qui reste charmant et des textes ma foi assez surprenants, équilibrés, et étonnants pour une gamine -effectivement mature dans l’écriture- qui nous livre ses amours adolescentes. Un abordage extrêmement réussi pour un navire qui au final, compte beaucoup plus de fans que de détracteurs.
Un album court qui tient la barre, de bout en bout. On y croise furtivement un certain Francis, ballade au piano seul, une jolie berceuse, un corbeau, une chanson intitulée “c’était salement romantique”, et on y apprécie même la présence de Julien Doré, en duo avec Béatrice sur “Pour un infidèle”.
Bien joué Barclay, c’est Jimmy Hunt (je sais, tu connais pas, moi non plus) qui partageait l’affiche dans la version québécoise de l’album. Avec Juju, gageons que “Pour un infidèle” pourrait être le prochain single.
Julien décidément pas avare en duo, puisqu’il apparaît aussi sur le superbe “Helsinki” avec Melanie Pain (chanteuse principale de Nouvelle Vague).
Les producteurs québécois ont eu poussé jusqu’au bout le côté Reese Witherspoon version “Legally Blonde” de Béatrice dans le clip “Ensemble” où a le droit à deux blondes pour le prix d’une. Pour mémoire.
Le clip :
Au final, l’air de rien, on se réveille le samedi matin avec les chansons de Cœur de Pirate et un piano qui trottent dans la tête. C’est la grande réussite de cet album. A choper sur itunes, avec livret (sans intérêt mais au moins avec les textes) et clip live en bonus plutôt bien fait.
Pour écouter c’est là.
Auteur, compositeur et interprète : Coeur de Pirate, qui je le rappelle, n’a pas encore 20 ans.
Respect.