Quand vous vous ennuyez vous faites quoi, vous ? Bah moi, j’écris des piges.
Plus sérieusement, j’ai écrit ça pour le magazine BSC News, un magazine gratuit essentiellement littéraire, distribué sur le net, qui m’a gentiment invité pour balancer ma prose peu orthodoxe sous les yeux effarés de leurs 20 000 lecteurs, lol ! J’ai participé à 5 ou 6 numéros déjà, et par la même occasion, j’apprends à écrire des piges, en essayant de conserver ma… euh… mon… euh… en restant moi-même, quoi.
C’est assez marrant de se forcer à écrire des choses “courtes”, d’autant plus que, comme vous l’avez peut-être remarqué, je suis plutôt prolixe, j’aime bien faire des longues phrases ou enchaîner des paragraphes à un rythme endiablé, en vous abreuvant d’impressions personnelles. Mais quand il faut faire court, il faut aller à l’essentiel, et donner envie, très vite, d’aller écouter l’artiste dont on parle, en insistant sur certains points, tout en en négligeant d’autres. Alors que dans une vraie chronique, j’essaye de livrer mon point de vie de manière exhaustive, je dis tout ce que je pense.
Bref, voici donc un extrait de l’article que je viens de remettre au rédac’ chef pour le prochain numéro. Dites-moi si ça vous plaît, même quand c’est court :-p
Sliimy
Attention, cliché : Sliimy (“les deux “i” c’est juste pour faire sourire :)”) a été découvert sur MySpace avec sa reprise de “Womanizer” (Britney Spears) et “Do You Really Want to Hurt Me” (Culture Club). Voilà le genre de “pitch” d’artiste qui a de quoi effrayer, je vous l’accorde. C’est avec toutes les mauvaises intentions que j’ai commencé à écouter Paint Your Face, le premier album de ce petit bonhomme de 20 ans (en plus on a le même âge !). Alors non, ce n’est pas l’album de l’année, quelques chansons sont un peu trop molles pour moi, mais il faut se rendre à l’évidence : ce Sliimy est extrêmement doué, avec sa voix à mi-chemin entre Mika et Lily Allen, autre produit MySpace plus sympatoche que je ne l’aurais pensé. Ce que fait Sliimy avec son complice guitariste Feed, c’est du folk-rock enlevé, léger, printanier, pop à souhait. On est même au-delà du plaisir coupable avec “Wake Up”, le tube du disque, “Waiting For” ou encore l’excellent “Magic Game”. Alors oui, ce sra un peu la honte de dire à vos copains rockeurs que vous aimez bien Sliimy, mais prenez le risque, écoutez Paint Your Face, et il se pourrait qu’il vous accompagne jusqu’à la pause estivale !
La Roux & We Have Band
Comme Sliimy, l’Anglaise La Roux a fait trembler MySpace et toute la blogosphère avec son titre “Fascination”. Une fois remarquée, la machine était lancée. Un titre sur la compilation Kitsuné (”Quickstand”), une signature chez une major (Polydor), et avant même que le moindre disque soit sorti elle était présentée comme la future méga-sensation pop-rock de l’année par toute la presse anglaise, le magazine NME en tête. La rousse propose de la synth-pop vintage très, très, mais alors terriblement dansante. Inspirée par Eurythmics (sans blague), Goldfrapp ou Prince (dont je vous recommande vivement la dernière livraison Lotusflow3r, soit dit en passant), elle est “coachée” par Vince Clarke (pionnier de la synth-pop qui a quitté Depeche Mode après leur premier album) qui croit apparemment dur comme fer à un nouveau revival eighties. Le premier album de La Roux se fait attendre, mais les singles “In For the Kill” et “Quickstand” sont de vraies bombes dancefloor imparables, et il serait idiot de bouder son plaisir à leur écoute ! Le premier album de We Have Band se fait lui aussi attendre : les compatriotes de La Roux se sont faits connaître sur le net avec “Hear It In The Cans” et l’obsédantissime “Oh”, single qui sortira ensuite chez Kitsuné - encore eux ! - et donnera l’occasion au trio synth-pop de se produire un peu partout en Europe.
La Roux : http://www.myspace.com/larouxuk
We Have Band : http://www.myspace.com/wehaveband
Dum Dum Girls & Crocodiles
La twee pop fait son come-back. A New York, avec les Vivian Girls, en Ecosse avec Camera Obscura, et en Californie, avec les Dum Dum Girls de Los Angeles et leurs comparses masculins Crocodiles de San Diego. La twee pop, dont le groupe-phare restera à jamais les Ecossais de Belle and Sebastian, c’est un alliage de mélodies pop insouciantes, de paroles naïves et adolescentes, propulsées par un rock garage voire carrément punk. Quand je dis “paroles naïves”, je parle plus des Dum Dum Girls que des Crocodiles, dont les titres des chansons (”I Wanna Kill”, “Summer of Hate”, “Soft Skull”) sont plus… aggressives. Le moteur de ces 2 groupes est toutefois le même : un talent mélodique certain, des voix baignées dans la réverb’, des vagues électriques de 12 mètres de haut dans lesquelles j’aime me jeter avec un plaisir non dissimulé. Les Crocodiles sortent le 28 avril leur premier disque, Summer of Hate, 9 titres qui leur ouvriront les portes des grands festivals américains, comme c’est déjà le cas des Vivians Girls et de Camera Obscura. La twee pop est bien de retour, le large public adolescent de MySpace y étant forcément pour quelque chose.
Dum Dum Girls : http://www.myspace.com/dumdumgirls
Crocodiles : http://www.myspace.com/crocodilescrocodilescrocodiles
Autre artiste à découvrir si vous aimez la noise-pop lo-fi étrange : Blank Dogs, un étrange one-man-band de Brooklyn qui a sorti une tonne de cassettes, maxis et d’EPs avant de se produire sur scène. C’est parfois un peu trop lo-fi (traduction : c’est parfois inaudible), et pour cause, je pense qu’il a tout enregistré dans sa chambre à coucher, mais je le trouve plutôt prometteur.
http://www.myspace.com/blankdogtime
J’essaierai de vous proposer des petites choses comme ça de temps à autre, quand j’ai du contenu pour. Mais je préfère attendre qu’un groupe fasse un vrai album pour que je puisse faire une vraie chronique. On verra bien !
A noter que je vous ai déjà parlé à plusieurs reprises de We Have Band : petit tour aux archives.