War never changes...
Fallout 3 est un RPG post-apocalyptique développé par Beteshda Softworks et disponible sur PC, Xbox 360 et Playstation 3. Troisième épisode d'une série initiée en 1997 par le studio Black Isle (Baldur's Gate), il vous met dans la peau d'un personnage ayant passé toute sa jeunesse dans un "Vault", un abri anti-atomique sous-terrain, et poussé par le destin à quitter le nid afin d'enquêter sur la soudaine disparition de son père.
De quêtes en aventures, vous serez donc amené à explorer le "Capital Wasteland", c'est à dire la région en ruine qu'est devenue Washington D.C. à la suite d'une guerre nucléaire opposant la Chine aux États-Unis. Assez classique et recelant de peu de surprises, le scénario du jeu décevra les fans mais reste suffisamment accessible pour séduire les joueurs ne recherchant pas trop de profondeur.
Atmosphère atmosphère...
L'atmosphère du jeu est rapidement posée, avec un univers variant entre les teintes de gris et de beiges qu'on pourrait attendre d'un monde ravagé par un holocauste nucléaire. La bande son qui accompagnera vos voyages est véhiculée par deux stations de radio ayant une grande importance dans le scénario. Entre deux bulletins d'informations sur ce qui se passe dans le Wasteland (y compris vos propres faits et gestes) les animateurs diffusent de vieux morceaux de rock et de blues agréables les premières heures. Malheureusement, ces deux stations manquent cruellement de contenu et on se retrouvera rapidement à écouter en boucler les mêmes informations et musiques jusqu'à arrêter complètement le tout.
Autre élément important de l'univers, les personnages manquent cruellement de vie. Extrêmement raides et disposant d'animations bien peu convaincantes (comme c'était déjà le cas sur Oblivion), ils n'ont guère que leurs animations faciales plus réussies pour faire leur donner de la personnalité. D'une manière générale, le monde donne une impression de "mort" et de vide qui, si elle est assez compréhensible pour un univers post-apocalyptique, n'aide pas vraiment à l'ambiance globale du titre malgré quelques trouvailles intéressantes.
Oblivion avec des flingues ?
Niveau gameplay, les habitués d'Oblivion ne seront pas dépaysés puisqu'on retrouve la même vue à la première personne du titre (la troisième personne est disponible mais déconseillée car les animations de votre propre personnage ne valent pas mieux que celles des PNJs) avec deux nouveautés de taille : le Pip-Boy et le V.A.T.S.
Hérité des premiers Fallout, le Pip-Boy est un mini-ordinateur que vous portez au poignet et qui fait office de fiche de personnage, d'inventaire, de carte, de journal de bord, et même de lampe de poche. Bref : il fait tout sauf le café, et il le fait plutôt bien malgré une tendance à devenir très fouillis à partir d'un certain moment dans le jeu.
Le V.A.T.S (Vault-Tec Assisted Targeting System) est le système de combat en tour par tour de Fallout 3. Une fois un ennemi repéré, vous aurez la possibilité de pauser le jeu afin de cibler plus précisément une partie ou une autre de son corps. Les chances de réussite sont déterminées par vos caractéristiques tandis que chaque tir vous enlèvera un certain nombre de points d'action qui se régénèrent avec le temps. Intéressant sur le papier, le V.A.T.S se révèle très rapidement lourd et ennuyeux, notamment parce que chaque dans ce mode donne lieu un un ralenti suivant votre balle de l'arme à la cible durant lequel vous ne pouvez absolument rien faire. Vos ennemis, par contre, continuent bien sûr à vous tirer dessus... Passé la nouveauté, ce système sera donc à éviter car il rend les combats longs et sans réel intérêt. Il sera toutefois utile sur les versions console du jeu où il est plus difficile de viser en mode "FPS".
Mécanique de l'apocalypse
Si l'on fait exception des animations dont nous avons déjà parlé plus haut, Fallout 3 tient un bon niveau graphique. Les décors, bien que peu diversifiés, sont de bonne qualité, les expressions faciales tiennent la route et certaines villes sont à décrocher la mâchoire la première fois qu'on les rencontre. On regrettera toutefois que les ennemis présents tout au long du scénario soient extrêmement répétitifs, la plupart du temps humains avec quelques Super-Mutants et quelques insectes géants. On est là bien loin des canons du jeu de rôle.
Et on s'en éloigne encore grâce à une mécanique de jeu assez mal huilée. Ainsi, parmi la multitude de compétences disponibles, certaines sont bien plus utiles que d'autres. Si un maximum en combat permettra de finir le jeu sans encombre, les compétences telles que Speech ou Sciences ont un intérêt très limité, ne parlons pas des "Grandes Armes" qu'on ne trouve que dans les trois dernières heures du jeu et qui s'avèrent inutilisables car trop lourdes et trop chères. Un grand déséquilibre frappe donc le jeu, et un personnage optimisé dès le début en combat pourra assez facilement finir le jeu tandis qu'un beau-parleur ou un voleur auront plus de mal. Une fois cette réalité constatée, on se prend rapidement à tout mettre ou presque en combat, réduisant le défi général représenté par le jeu à presque zéro. Si on ajoute à cela une fin relativement décevante, le tableau général n'est pas reluisant.
Mais alors, c'est tout faux ?
Déséquilibré, manquant de profondeur au niveau du scénario et plein de défauts, Fallout 3 n'est certainement pas le jeu que les fans attendaient, mais il reste toutefois un bon RPG, prenant du début à la fin. Malgré toute la frustration que l'on peut ressentir tout au long des quelques 20 à 25 heures de jeu, un petit quelque chose nous pousse à continuer, à découvrir le fin mot de l'histoire. De plus, il est à noter que Beteshda assure un suivi important du jeu, avec déjà trois DLC de disponibles (sur PC et Xbox 360 uniquement) et d'autres à venir, de quoi donner plus de contenu une fois la campagne principale terminée. Au final, Fallout 3 n'est pas exempt de défauts et n'est certainement pas aussi bon qu'on aurait pu espérer d'un Fallout, mais il n'en reste pas moins un bon jeu, indispensable à tout fan de jeu de rôle, sur consoles au moins.