La clé du tombeau vide (5 et fin)

Publié le 18 avril 2009 par Hermas
CONCLUSION
Et ces femmes, seuls témoins de tous ces faits, c’étaient, Marie de Magdala, Jeanne, femme de Chouza l’intendant d’Hérode, Marie Mère de Jacques et de Joseph, Salomé la mère probablement des fils de Zébédée (Jacques et Jean) et toutes les autres qui avaient suivi Jésus depuis la Galilée et l’avaient assisté de leurs biens, et qui étaient montées avec lui à Jérusalem (Luc). Luc les désigne toutes ensemble, sans donner de nom, sans parler de l’apparition de jésus à Marie de Magdala, et aux autres femmes. Par un raccourci dont il a le secret, et qui est une des caractéristiques de son Evangile, il les désigne par les seul mot « ELLES ».
Ainsi :
TOUTES les femmes se sont rendues au tombeau le matin du premier jour.
TOUTES les femmes, même si c’est dans des circonstances et à des moments différents, ont vu que la pierre avait été roulée de devant le tombeau.
TOUTES les femmes ont constaté que le tombeau était vide, même si c’est à des moments différents (Marie de Magdala et les autres femmes)
TOUTES les femmes ont vu les Anges.
TOUTES les femmes ont entendu les Anges leur parler.
TOUTES les femmes ont vu Jésus Ressuscité.
TOUTES les femmes ont touché Jésus Ressuscité.
TOUTES les femmes ont entendu Jésus Ressuscité
TOUTES les femmes ont raconté aux disciples TOUT ce qui s’était passé
Chaque Evangéliste rapportera ensuite le témoignage de l’une ou de l’autre, ou de plusieurs. Peu importe, puisqu’elles ont constaté les mêmes choses, même si c’est à des moments et dans des circonstances différentes. Ce qui est rapporté de Marie de Magdala, ou de Marie de Magdala et de l’autre Marie, ou tout simplement de « toutes » les femmes, concerne en fait les mêmes événements, les mêmes constatations, les mêmes expériences qu’elles ont eues de la rencontre personnelle avec Jésus Ressuscité, en chair et en os. Aussi, Mathieu, Marc, Luc et Jean pourront puiser à leur aise dans le récit qu’elles ont fait de tout ce qu’elles avaient vu.
Chacun retiendra ainsi ce qu’il jugera nécessaire à son récit. Il pourra même opérer des raccourcis, télescoper en quelque sorte les événements, bousculer presque la chronologie. Peu importe. La vérité demeure la même, puisque toutes et chacune d’elles, ont vécu les mêmes expériences. On peut même dire que ces raccourcis, ces télescopages dans la chronologie, font ressortir le génie de chaque Evangéliste. Les récits se suivent, ; s’enchaînent avec harmonie, sans trahir en rien le témoignage donné par les femmes. Et même, chaque récit forme un tout cohérent à lui seul. Il revient au lecteur de découvrir la « clef de lecture », la « clef du tombeau vide », pour se rendre compte de la solidité du témoignage et de la profondeur du récit, et de son historicité. Au fond, peu importe les apparentes « contradictions : tous les fidèles étaient parfaitement au courant du déroulement des faits, et les témoins existaient encore à l’époque où Saint Paul écrit (12 Corinthiens), même si quelques-uns sont morts. Et personne n’a jamais contesté ces récits évangéliques !
Une remarque importante s’impose toutefois : Les Evangélistes ont su, et ont tenu à mentionner la présence de Marie de Magdala, et de l’autre Marie Mère de Jacques et de Joseph ou Joset : leur présence était indispensable, car elles sont les deux seules qui avaient tout suivi (avec Saint Jean et la Sainte Vierge Marie), et qui avaient regardé avec soin l’endroit où se trouvait le tombeau dans lequel on avait placé Jésus, et comment il y avait été placé.
Elles sont ainsi, avec Jean, les TEMOINS au sens plein du terme, les seuls témoins, qui ont assisté à tout ce qui s’est passé ce Vendredi Saint : de la Crucifixion de Jésus, de sa Mort sur la Croix, et de son ensevelissement dans le tombeau de Joseph d’Arimathie. Et l’on ne peut mettre en doute leur témoignage. Si elles n’avaient pas dit la vérité, si les evangi ;es avaient rapporté de faux témoignages, des « radotages de femmes », on ne peut douter que les Juifs auraient eu beau jeu de démontrer la fausseté des affirmations des Apôtres.
Un point demeure, qui est pour moi un point d’interrogation. Connaissant le style de Luc, et les raccourcis qui lui sont habituels, il est surprenant de voir qu’il OSE faire venir Pierre au tombeau, TOUT SEUL… alors qu’il sait bien qu’il était accompagné (« quelques-uns des nôtres sont allés au tombeau » déclarent les disciples d’Emmaüs à Jésus qu’ils n’ont pas encore reconnu, Luc 24,24), et qu’il faudra attendre plusieurs dizaines d’années, la rédaction de l’Evangile de Jean, pour que nous sachions que Pierre et Jean sont, de fait allés au tombeau ( cf. Jean 20).

De plus, l’épisode des disciples d’Emmaüs, faisait remarquer Monsieur Trinquet (Prêtre de Saint Sulpice et mon professeur d’Ecriture Sainte, un éminent Bibliste), semble avoir été écrit pour en arriver à conclusion suivante :

« C’est bien vrai, le Seigneur est ressuscité
   Et il est apparu à Simon » (Luc XXIV6-34)
Pierre apparaît ainsi comme étant le PREMIER TEMOIN et le GARANT de la Résurrection de Jésus.
Mais, pour être TEMOIN, une Apparition ne suffit pas… Il faut avoir été témoin, comme Marie de Magdala et l’autre Marie, comme Jean, de TOUT, y compris et surtout de l’endroit où JESUS A ETE ENSEVELI.

Et Luc OSE faire aller Pierre au tombeau, TOUT SEUL. Ce qui me fait penser que Pierre savait où se trouvait le tombeau… La question se pose : Pierre n’aurait-il pas été lui aussi présent au moment de l’ensevelissement ???, réalisant ainsi ce que Jésus lui a dit : « Quand tu seras revenu, affermis tes frères » (Luc 22, 32).

« Quand tu seras revenu » : comment ? quand ? Lorsqu’il a pleuré amèrement ? Il suivait alors Jésus. Il l’a renié, il a pleuré son péché. Revenir ? Je ne vois pas d’autre choix et d’autre voie que de « suivre » de nouveau Jésus, tout au long de son Chemin de Croix, discrètement. Revenir : revenir près de Jésus, humblement, discrètement, au pied de la Croix, quand personne n’y est plus, quand Marie, Jean et les deux autres Marie s’en vont ! Venir au pied de la Croix pour manifester son repentir, et son amour envers le Maître auquel il avait dit : « à qui irons-nous, tu as les paroles de la Vie Eternelle » (Jean 6,68).

« Affermis tes frères » : de quelle manière pouvait affermir ses frères qui savaient qu’il avait renié le Maître ? Un renégat, affermir ses frères ? A moins qu’il ne soit « revenu » et ait été, sans y penser, et sans l’avoir cherché, le témoin des derniers moments : la descente de la Croix, l’ensevelissement, l’apparition de Jésus, le Témoin par excellence de la Résurrection, même si la première à avoir été le témoin, est Marie de Magdala. Mais c’est bien cela que veut nous dire Saint Luc, dans le récit concernant les disciples d’Emmaüs de retour à Jérusalem :

   « C’EST BIEN VRAI, le Seigneur est ressuscité, il est apparu à Simon » (Luc 24, 34).

Tous ceux qui ont été l’objet d’une apparition du Seigneur Ressuscité sont bien des témoins. Mais il y a des degrés dans ce témoignage : une différence doit être faite par exemple entre ceux qui ont vu simplement Jésus, comme lesapôtres, comme Thomas, comme les cinq cents frères à la fois (certains peuvent toujours prétendre et recourir à l’explication de ce la par une illusion), et ceux qui ont VU le tombeau vide, parce qu’ils SAVAIENT où il se trouvait, et COMMENT Jésus y avait été déposé. Si Saint Luc présente SIMON comme le TEMOIN par excellence de la Résurrection, c’est qu’il entre dans cette catégorie des témoins par excellence, Marie de Magdala, l’autre Marie, Jean ; et c’est pourquoi il n’hésite pas à nous présenter Pierre qui va SEUL au tombeau, le matin de Pâques (Luc 24, 12). Une étude sur la Résurrection ne doit pas oublier ces éléments importants, et non insérés par hasard par leur auteur !

Je me suis penché sur cette question, que j’ai approfondie, en reprenant simplement les textes des Evangiles, sans leur faire aucune violence… Et j’ai écrit une longue étude, bien appuyée sur les données des Evangiles. Je reste persuadé que Pierre, à un moment donné, après la mort de Jésus, quand Marie, Jean et les deux Marie sont parties, n’ayant plus rien à faire au pied de la Croix, est venu pleurer au pied de la Croix. Il ne pouvait pas ne pas avoir suivi le Maître. Et Marie, Jean, de retour avec Joseph d’Arimathie, Nicodème, rencontrés en chemin, et les deux autres Marie, pour ensevelir Jésus, trouvent Pierre au pied de la Croix.

   On m’objectera que les Evangiles n’en parlent pas… C’est vrai… ET POURTANT !.
   Et Saint Luc qui fait venir Pierre, tout seul au tombeau ?....
   Et surtout, Jean, qui nous donne le récit de ce que Pierre VOIT quand il entre dans le tombeau :
3.   Pierre sortit donc, ainsi que l'autre disciple, et ils se rendirent au tombeau.
4.    Ils couraient tous les deux ensemble. L'autre disciple, plus rapide que Pierre, le devança à la course et arriva le premier au tombeau.
5.   Se penchant, il aperçoit les linges, gisant à terre ; pourtant il n'entra pas.
6.    Alors arrive aussi Simon-Pierre, qui le suivait ; il entra dans le tombeau ; et il voit les linges, gisant à terre,
7.    ainsi que le suaire qui avait recouvert sa tête ; non pas avec les linges, mais roulé à part dans un endroit.
8.   Alors entra aussi l'autre disciple, arrivé le premier au tombeau. Il vit et il crut.

Comment Pierre, qui courait loin derrière Jean (il était plus âgé, et la route était longue, et pas facile à parcourir, la ville, la montée au Calvaire…) ? Il arrive plus tard ! Comment peut-il trouver, tout seul, le tombeau ?

Et puis, comment Pierre peut-il donner ces précisions et notamment « le suaire qui avait recouvert sa tête ». Comment pouvait-il savoir cela ? Son récit, rapporté par Jean ressemble fort à un « CONSTAT officiel fait pas un témoin qui a vu, qui a participé ». Et si Jean n’est pas entré tout de suite, je pense pouvoir dire que ce n’est pas par respect pour Saint Pierre, le renégat ( !!!), mais parce qu’il voulait que Saint Pierre puisse témoigner en personne, parce qu’il avait participé personnellement à l’ensevelissement de Jésus.
Comment d’ailleurs, Joseph d’Arimathie, Nicodème et le jeune Jean auraient-ils détacher Jésus de la Croix ?

Oui, le Christ est bien ressuscité : il est apparu à Pierre qui, avec Marie de Magdala et l’autre Marie en sont les témoins irrécusables. Et Pierre, le Chef de l’Eglise, est le Témoin, le Garant de la Résurrection de Jésus. Il peut « affermir ses frères ». On peut appliquer à Saint Pierre ce que déclarait Jean qui témoignait avoir vu le sang et l’eau sortir du côté de Jésus, transpercé par la lance :

Jean, 19 :
35.    Celui qui a vu rend témoignage - son témoignage est véritable, et celui-là sait qu'il dit vrai - pour que vous aussi vous croyiez.

Saint Jean nous avertit par deux fois que tout n’a pas été dit sur Jésus, mais ce qui l’a été a été choisi pour que nous ayons la vie en son nom

   Jean, chapitre 20
30.    Jésus a fait sous les yeux de ses disciples encore beaucoup d'autres signes, qui ne sont pas écrits dans ce livre.
31.    Ceux-là ont été mis par écrit, pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu'en croyant vous ayez la vie en son nom.
   Jean, chapitre 21°
24.    C'est ce disciple qui témoigne de ces faits et qui les a écrits, et nous savons que son témoignage est véridique.
25.    Il y a encore bien d'autres choses qu'a faites Jésus. Si on les mettait par écrit une à une, je pense que le monde lui-même ne suffirait pas à contenir les livres qu'on en écrirait.
Oui, nous pouvons le croire et le proclamer à haute à la face du monde :

SURREXIT DOMINUS VERE