Comme nous l’indiquions en octobre dernier, les outils créés par la Charte culturelle à partir de 1977, Institut Culturel, Conseil Culturel, Agence technique, devaient être rénovés et adaptés aux réalités actuelles. L’une des évolutions majeures soutenues par l’exécutif « régional » est la transformation du Conseil Culturel de Bretagne en Conseil consultatif auprès du Conseil régional. L’idée est intéressante et reconnaît l’importance de la dimension culturelle dans la société bretonne actuelle. Le Conseil régional de la Bretagne administrative examine actuellement les statuts de ce nouveau Conseil culturel : le Parti Breton souhaite souligner 2 points qui posent question et peut-être problème.
Le nouveau conseil serait organisé autour de trois collèges, respectivement composés d’acteurs associatifs, d’institutionnels et enfin de personnalités « choisies pour leur contribution au rayonnement de la Bretagne ». La composition du premier collège parait devoir dépendre de la volonté de participation et de la représentativité des associations et devrait s’avérer assez évidente. En revanche, les membres des deux autres collèges doivent être nommés directement par le Conseil régional, ce qui pose d’évidents problèmes en terme de représentativité et de processus démocratique. Il serait ainsi souhaitable que les propositions du Conseil régional pour le troisième collège « personnalités » soient validées par le premier collège afin d’éviter toute dérive dans le choix des personnes nommées.
En outre, le second collège qui regrouperait les acteurs institutionnels favorise largement des acteurs dépendant des financements d’Etat et boycotte totalement l’initiative privée en matière culturelle. Ni association, ni institution, des structures largement impliquées dans la vie culturelle bretonne, comme par exemple la Coop Breizh ou le magazine ArMen, devraient pourtant disposer d’une représentation au sein de tout organisme se voulant représentatif. Ce choix privilégie une conception de la culture émanant de l’Etat au mépris d’une conception émanant de l’initiative citoyenne. Surtout, à l’heure du développement important des fondations et du mécénat, ou les fonds privés sont régulièrement utilisés pour le développement culturel, il apparaît franchement anachronique de faire l’impasse sur cette catégorie d’acteurs.
Enfin et alors que va se constituer ce comité consultatif, qui peut être une bonne chose pour l’avenir, il est bon de souligner que les budgets alloués à la « culture bretonne » dans son acception habituelle ne représentent même pas 10% de l’ensemble des budgets culturels des collectivités bretonnes. Au-delà de la création de ce comité consultatif, seule une remise à plat des politiques culturelles en Bretagne permettrait une harmonisation par le haut des moyens afin de permettre la prise en compte des attentes de tous les publics.
Alors que la richesse et la vitalité culturelles de la Bretagne sont évidentes, les politiques culturelles de nombreuses collectivités bretonnes, notamment celle du Conseil régional de la Bretagne administrative, en restant largement calquées sur la politique de l’Etat, n’en permettent pas une véritable mise en valeur.
Pour le Parti Breton, Jacques-Yves Le Touze membre du Bureau national