D’un autre côté, je ne peux que m’en réjouir : c’est la manne quotidienne qui nourrit et entretient ma verve féroce, une des fournitures de base de «ma petite entreprise»… au taf ! ma vieille.
En fin de compte, il est heureux qu’avant-hier soir je fus bien trop crevée pour faire autre chose que mettre dans mes «liens» les quelques articles traitant du sujet… et griffonner quelques lignes sur mon bloc de travail : et une polémique ! Une de plus ! grandement domma-geable à l’étranger, à la fois pour l’image de la France et celui qui est censé l’incarner…
Comme très souvent nous avons affaire à un véritable «feuilleton» - digne des journaux du XIXe siècle mais leurs auteurs étaient autrement doués que celui qui, paraît-il se verrait bien en «maître du monde» ! quand je vous dis que le «syndrome de Sarkozy» n’a pas encore révélé toutes ses multiples facettes… et rien ne dit qu’un beau jour nous trouverons pas un Nicolas Sarkozy hagard et en pyjama sur le bord d’une voie ferrée comme jadis l’éphémère (9 mois) Paul Deschanel – avec moult rebondissements à chaque épisode, entre les réactions dans la presse étrangère, les démentis de l’Elysée et la montée au créneau de Ségolène Royal qui présente de nouvelles «excuses» pour les propos inconsidérés de Nicolas Sarkozy…
Chacun appréciera selon ses opinions : pour ma part, j’approuve tout autant que le «pardon» de Dakar. Et ne croyez pas que je fusse bénie-oui-oui… Je n’ai jamais hésité à critiquer Ségolène Royal quand je fus en désaccord avec ses déclarations ou ses actes…
Les aficionados de Sarko peuvent bien continuer à «allumer» Ségolène Royal et ses – prétendues – bourdes ! Toutes celles qu’a commises Nicolas Sarkozy et les retombées dans la presse étrangère rempliraient un volume… On se souvient notamment qu’un journaliste d’El Païs s’était naguère interrogé sur la santé mentale de Nicolas Sarkozy…
Quant à la finesse de son analyse de la psychologie, je ne peux que rester pantoise en lisant sur Le Monde qu’il considère Vladimir Poutine comme un “type franc” !… Sans doute “coume eun’âne qu’y r’cule” ?
S’il était moins inculte, je lui conseillerais de lire Machiavel et Plutarque : «Conseils aux politiques pour bien gouverner» et sans doute surtout ! «A un dirigeant sans éducation»… No comment !
«du Nicolas Sarkozy à 200 %, c’est-à-dire étrangement proche de sa propre caricature. On était en petit comité mais il parlait comme à la télé ou à un meeting de l’UMP !» selon Libération. Et ce passage de Libé qui mérite d’être cité in extenso – une vraie perle ! - où l’on trouve tout à la fois précisément l’absence d’éducation du Chef de l’Etat : arriver en retard au déjeuner et envoi de SMS pendant le repas et les discussions… sa stupide manie de penser qu’il lui suffit de parler pour que les problèmes soient réglés par l’enchantement de son discours (mentalité magique !) et la vanité inextinguible de son ego surdimensionné.
«Arrivé un peu en retard dans la petite salle à manger, le Président «a tenu sa promesse de nous informer du contenu du G20. Il nous reverra avant le prochain conseil européen de juin» , raconte un participant. Et s’il «a été plus bavard que d’habitude» , il a mené son débriefing tambour battant, tutoyant les uns, charriant les autres, tout en tapotant ses SMS, ravi de se mirer dans la vitrine de cette mini-union sacrée face à la crise».
J’ai beau savoir depuis mon réveil que l’Elysée a démenti, notamment par l’intermédiaire de l’inénarrable Kissycolle – alias Lefebvre in/Utile… - et Dominique Paillet, autre porte-parole, sans doute moins prolixe mais guère plus intelligent… que je dois néanmoins remercier pour le titre de mon article !
En effet en l’entendant tout à l’heure sur France-Info affirmer que par ses déclarations Ségolène Royal «nuisait gravement» à l’image de la France… cela a fait «tilt» dans ma petite tête alors que depuis vendredi soir aucun des titres que je trouvais ne me satisfaisait.
Jose Luis Zapatero : “Il n’est peut-être pas très intelligent. Moi, j’en connais qui étaient très intelligents et qui n’ont pas été au second tour de la présidentielle.” (allusion à Lionel Jospin)
Jose Manuel Barroso : Il a été “totalement absent du G20″.
Barack Obama : «est un esprit subtil, très intelligent et très charismatique. Mais il est élu depuis deux mois et n’a jamais géré un ministère de sa vie. Il y a un certain nombre de choses sur lesquelles il n’a pas de position».
Angela Merkel: “Quand elle s’est rendu compte de l’état de ses banques et de son industrie automobile, elle n’a pas eu d’autre choix que de se rallier à ma position”.
Dans la PRESSE ESPAGNOLE, El periodico – journal catalan de centre-gauche – épingle «le caractère fanfaron» du président Français, alors que La Vanguardia – journal de centre-droit – doute, à juste titre ! que «ce soit la meilleure façon de préparer sa prochaine visite en Espagne»…
ABC (droite) n’est nullement en reste qui critique «le complexe de supériorité» de Nicolas SarKozy, ajoutant pour faire bonne mesure que «Fasciné par les commérages, Sarkozy donne la véritable mesure de son altière - et trompeuse - figure politique»…
El Mundo comptant pour sa part «sur la présence prochaine à Madrid de Carla Bruni-Sarkozy pour «alléger les tensions et contenir les légèretés auxquelles se livre son époux quand il se sent à l’aise et désinhibé»… Elégante manière de dire qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas toujours rond dans le têtiau du gars Sarkozy !
La PRESSE BRITANNIQUE n’est guère plus tendre ! Pour le Times, journal conservateur, «Nicolas Sarkozy est irrité par l’adulation dont jouit un dirigeant américain sans expérience, dont la popularité a éclipsé (sa) réputation de sauveur du monde»…«L’important dans la démocratie, c’est d’être réélu. Regardez Berlusconi, il a été réélu trois fois» le journal britannique d’ajouter : «Il semble avoir adopté le tact» de l’Italien, «son homologue préféré».
Même ironie dans The Daily Telegraph pour qui «Sarkozy n’est pas connu pour son tact» et possède «une réputation de grossièreté». L’article consacré par le quotidien aux sorties présidentielles est d’ailleurs titré «Nicolas Sarkozy insulte les leaders mondiaux autour d’un déjeuner»…
«stupide et immature» selon le Guardian… qui rappelle au passage les habituelles «vantardises» du chef de l’Etat et son «hyperactivité» estimant que le président “s’est surpassé” : “Il est parvenu, le temps d’un déjeuner, à rabaisser Barack Obama, à se montrer condescendant envers Angela Merkel et à insulter Jose Luis Zapatero” (…) “mettant brutalement fin à la lune de miel avec les Etats-Unis”… A-t-elle seulement existé, sinon dans l’imagination d’un Sarko qui se vantait naguère de son «ami» Obama ?
La presse allemande, de son côté, abordait l’épisode factuellement, comme celle d’Italie qui s’amusait de la «gaffe de Sarkozy», dans «La Republicca».
Enfin, le New-York Times qui a titré “Un repas avec Sarkozy: brochettes de dirigeants au menu” pense d’ailleurs avoir trouvé un début de réponse au pourquoi de cette sortie, en se souvenant du courrier adressé par Obama à Jacques Chirac, le mois dernier. «Comme cela a dû être irritant pour Nicolas Sarkozy…» (…) «Dans le monde de Sarko, le président Obama est faible, inexpérimenté et mal conseillé, Angela Merkel n’a pas compris les problèmes économiques de son pays…». Réjouissant quand on connaît le peu d’affinités de la chancelière allemande pour les façons de Nicolas Sarkozy !
Faut-il en effet accorder quelque crédit au démenti du député PS Didier Migaud ? Je ne saurais oublier qu’il est Président de la Commission des finances de l’Assemblée nationale par la seule volonté de Nicolas Sarkozy…
Idem pour le député Nouveau Centre Philippe Vigier… Les ex-UDF qui ont tourné le dos à François Bayrou ne sont qu’une 5ème roue du carrosse UMP, véritable char d’assaut qui pourrait définitivement broyer les espoirs de réélection des contestataires.
Plus curieusement, Hervé Mariton qui ne fait pas précisément partie des fans de Nicolas Sarkozy semble avoir des trous de mémoire assez stupéfiants en même temps que des oreilles à géométrie variable… Ou alors pris en flagrant délit d’inattention aux propos du maître d’école ce qui est sans doute la pire faute qu’il puisse commettre !
Il n’a rien entendu – il lui faudrait le «verbatim» des discussions ! On peut être certain que si les propos ont été tenus il en sera soigneusement expurgé… – mais n’en déclare pas moins qu’il n’y faut pas voir malice… Si les propos rapportés sont vrais, ils sont sortis de leur contexte et, quoi qu’il en soit, la polémique est de l’ordre de la “surinterprétation”…
Surinterprétation ?
J’aime tout particulièrement les politicards quand ils utilisent de telles expressions dont ils ne connaissent visiblement pas le sens exact ! A savoir, une interprétation secondaire qui vient après que l’on ait pensé avoir fait l’entier tour d’un sujet. Cela me paraît un de ces mots mis à la mode et utilisés sans aucun discernement.
Il se contente de dire que les (supposés) propos ne visaient pas les dirigeants étrangers mais bien plutôt les socialistes et notamment Jospin… C’est l’évidence même mais quel besoin avait Nicolas Sarkozy – sinon encore une fois celui de «se faire mousser» ! – en étant aussi méprisant pour ses homologues étrangers ?
Comme le souligne Le Guardian, «Saisissant sa chance de se dépeindre en héros» anti-récession, «il s’est enfoncé par ses commentaires».
Il a voulu faire «coup double» mais comme au billard, il faut autrement de doigté pour jouer à 4 bandes… et tout ce qu’a réussi Nicolas Sarkozy est de faire un splendide «accroc» dans le tapis vert des relations internationales… C’est à lui maintenant d’en payer le prix…
En revanche, François de Rugy, député vert et présent au déjeuner, confirme l’exactitude des propos tenus par Nicolas Sarkozy, tout en relevant comme Hervé Mariton qu’ils visaient principalement les socialistes français…
«M. Lefebvre, qui occupe un poste de roquet à l’UMP, a du mal à accepter l’existence d’une presse indépendante en France (…)«Il se contente d’aboyer un démenti de commande et d’insulter le principal journal d’opposition en France ainsi que ses 800.000 lecteurs.»…
Frédéric Lefebvre n’y était pas allé avec le dos de la cuiller : accusant Libération de «ressembler de plus en plus à un tract» qui contribue à «abîmer l’image de notre pays» (… ) «Ce quotidien, après avoir perdu ses lecteurs, perd sa crédibilité» (…) «il se vante d’avoir suscité des réactions de la presse européenne sur la soi-disant remarque du président de la République française sur M. Zapatero. Cette attitude est tout simplement scandaleuse de la part d’un quotidien français qui, en colportant une fausse information, contribue à abîmer l’image de notre pays». Fichtre ! quelle diatribe…
Laurent Joffrin qui souligne très justement que Frédéric Lefebvre «n’était pas au déjeuner où les propos incriminés ont été prononcés» prend bien évidemment le contre-pied de l’UM/Posteur : «ce qui porte atteinte à l’image de la France c’est l’irresponsabilité des propos tenus par le président de la République à l’égard de ses homologues»… Je ne saurais dire autre chose !
Frédéric Lefebvre ne se contente pas de démentir mais exige… des excuses ! «Ce sont des excuses qui auraient dû figurer en Une alors même que ces propos n’avaient pas été vérifiés auprès de l’Elysée. Ils ont d’ailleurs été démentis par des parlementaires de droite et de gauche ayant participé au déjeuner, notamment le socialiste Didier Migaud».
Propos vérifiés par l’Elysée !
Envie de me taper le cul par terre… Et puis quoi, encore ? Rétablir la censure préalable de la presse comme au bon vieux temps de Charles X… laquelle fut une des causes des “Trois Glorieuses” qui mirent fin à son régime à la fin de juillet 1830 !
Pour mémoire, je rappellerais que Frédéric Lefebvre s’était naguère illustré en sommant l’AFP de passer ses ineptes et nombreux communiqués, déclenchant l’ire des journalistes de l’agence de presse… C’est d’ailleurs à cette occasion que j’appris l’existence de ce triste sire et que j’en fis depuis une de mes têtes de Turc favorites…
J’avais ironisé à l’époque, écrivant qu’il confondait l’AFP et feue l’Agence Tass qui fit les beaux jours de l’information «libre» en URSS… A force de se noyer dans tous les verres d’eau de la sarkonnerie la plus épaisse, il finira sans doute par boire la… Tasse !
Et petite cerise sur le gâteau, quelqu’un vient de déposer un commentaire sur un article récent, consacré aux récents coups de gueule de Sarko contre ses ministres et les députés de l’UMP… Avec la récente déclaration de Nicolas Sarkozy – dévoilée par le Canard Enchaîné du 15 avril – ne peut que nous faire froid dans le dos :
”Les journalistes, ce sont des nullards, il faut leur cracher à la gueule. Il faut leur marcher dessus, les écraser. Ce sont des bandits. Et encore, les bandits, eux, ont une morale.” [N. Sarkozy - le 18 mars 2009]
SOURCES
20 minutes
Les commérages de Sarkozy épinglés par la presse internationale
Propos de Sarkozy: L’UMP accuse «Libération»
Royal présente des excuses à Zapatero pour les propos de Sarkozy
Le Figaro
La presse étrangère s’offusque des propos de Sarkozy
Le Monde
Sarkozy l’arrogant épinglé par la presse internationale
Nicolas Sarkozy et les risques diplomatiques du parler-cru
Royal s’excuse pour les propos “injurieux” de Sarkozy sur Zapatero
L’express
Malgré le démenti, la presse étrangère épingle “Sarkozy le fanfaron”
Libération
Le «sniper» Sarkozy irrite la presse anglophone
Sarkozy se voit en maître du monde
Le repas élyséen agite l’Espagne
Propos de Sarkozy: Lefebvre insulte «Libération»
Propos de Sarkozy: Royal présente des «excuses» à Zapatero
Sarkozy et les glands de ce monde
Cet article mérite d’être lu attentivement pour son analyse critique et très générale des réactions plutôt timorées dont fait preuve la presse - y compris de l’AFP - à l’égard de Nicolas Sarkozy et c’est sans beaucoup de surprise que ne l’ayant pas lu au préalable, j’ai vu confirmer ce que je pouvais penser des réactions des participants à ce repas, qu’ils fussent de droite comme de gauche… ou l’art de ménager la chèvre et le chou !
Le Nouvel Observateur
Sarkozy juge-t-il Zapatero «pas intelligent» ? La presse s’interroge