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Le perchiste Romain Mesnil se vend sur eBay

Publié le 18 avril 2009 par Jérémy Dumont
Image de la vidéo publiée sur Internet par Romain Mesnil. Le champion ne ménage pas ses efforts pour trouver un sponsor. Pour lui, «en période de crise, il faut être créatif pour attirer l'attention».
Image de la vidéo publiée sur Internet par Romain Mesnil. Le champion ne ménage pas ses efforts pour trouver un sponsor. Pour lui, «en période de crise, il faut être créatif pour attirer l'attention».

Pour séduire un sponsor, le perchiste a créé le buzz, avec une vidéo où il court nu dans les rues de Paris et des enchères sur internet.

Cherche sponsor désespérément. Depuis que Nike n'a pas renouvelé son partenariat à l'automne 2008, le vice-champion du monde de perche Romain Mesnil a phosphoré pour trouver de nouveaux mécènes. Résultat, deux coups d'éclat qui ont défrayé la chronique ces derniers jours. Il y a d'abord eu une vidéo où l'on voit Mesnil, nu comme un vers, courir dans les rues de Paris sa perche à la main. Pour éviter de choquer, son sexe a été revêtu lors du montage du film d'un pudique carré noir. Mise en ligne il y a cinq jours, cette vidéo a bénéficié d'un «buzz» inespéré. «Elle a été téléchargée 296 000 fois sur YouTube, 40 000 fois sur Dailymotion, et beaucoup de médias ont évoqué cette démarche », souligne Loïc Yviquel, consultant chez SportLab. Un résultat d'autant plus surprenant que cette aventure a été montée avec des bouts de ficelle. «Nous n'avons pas demandé d'autorisation à la Mairie de Paris, raconte Romain Mesnil. Comme il faisait froid, je me réfugiais dans la voiture emmitouflé dans mon manteau. Finalement, nous nous sommes bien amusés.»

Nouvelle surprise mardi : Romain Mesnil s'est mis en vente sur eBay pour dix jours. Plus précisément, le perchiste a lancé une vente aux enchères sur son nom pour trouver un sponsor. Du jamais vu sur un site.

Une entreprise mystère

Il propose également un partenariat à un particulier dont les bénéfices iront à une association caritative. En jeu, une place sur son maillot et un repas avec lui. «En période de crise, il faut être créatif pour attirer l'attention», estime le perchiste, qui n'en est pas à son premier coup d'éclat en dehors des stades : en tant que président des athlètes français, il avait suggéré le port d'un ruban vert lors des Jeux olympiques de Pékin pour protester contre le sort réservé au Tibet par la Chine.

Est-ce le buzz généré par sa vidéo ? En tout cas, les enchères sont parties sur un rythme très élevé : en fin d'après-midi hier, une entreprise mystère se disait prête à débourser 16 750 euros pour avoir son nom sur le maillot de Mesnil. Et un particulier était disposé à mettre 3 000 euros sur la table pour être associé à l'aventure du perchiste. De son côté, Mesnil a envie de jouer le jeu jusqu'au bout : «J'accepterai toute proposition, sauf si elle émane d'un cigarettier ou d'un fabricant d'alcool», résume-t-il.

En tout cas, la démarche du perchiste illustre bien la difficulté des athlètes à trouver un sponsor en ces temps de crise. Faute d'avoir renouvelé son contrat avec Asics, Christine Arron n'a plus d'équipementier. Cinquième du 3 000 m steeple aux derniers Jeux olympiques et vice-champion d'Europe en salle du 3 000 cette année, Bob Tahri court aussi sans sponsor.

Jean-Yves Guérinpour le figaro


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