Élu fin décembre, le nouveau président somalien, le chef des « islamistes modérés » Sharif Cheikh Ahmed, s’était prononcé pour l’application de la charia, afin de favoriser des négociations avec les insurgés islamistes radicaux, les Chebaab. Le gouvernement de transition avait approuvé le 10 mars dernier un projet de loi sur ce sujet. L’instauration de la charia était une des conditions fixées par les Chebaab pour mettre fin à leur insurrection meurtrière.
En 2006, lorsqu’ils avaient brièvement pris le contrôle de Mogadiscio et du centre-sud de la Somalie, les islamistes - alors unis au sein de l’Union des tribunaux islamiques - avaient déjà instauré la charia. Bien acceptée au début par la population, car elle avait permis de ramener la sécurité dans un pays livré au chaos, elle avait fini par susciter un mouvement de mécontentement à cause de certaines interdictions, notamment écouter de la musique ou mâcher du qat, plante euphorisante très prisée des Somaliens. Fin mars, des centaines de personnes avaient manifesté à Baïdoa contre les restrictions imposées par les Chebaab au commerce du qat.
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