Trois chercheurs en anthropologie se rendent en Suisse, dans la vallée du Lötschental, dans l’espoir d’y trouver des fragments osseux qui pourraient remettre en question toutes les connaissances paléoanthropologiques.
En route pour le petit village situé en haut de la montagne, où ils doivent débuter leurs fouilles, ils prennent en stop trois randonneurs en panne de voiture. Mais ils n’arriveront pas à destination. En tentant d’éviter un animal, leur véhicule sort de la route et s’écrase plusieurs mètres plus bas, dans le ravin. En plein sur le territoire d’une tribu d’hommes de Neandertal qui a réussi à survivre là, loin de toute civilisation, et qui compte bien se débarrasser de ces intrus…
La trame de Humains ressemble à un « survival » du style Détour mortel ou La colline a des yeux. Mais sans le côté gore/horrifique… Car Jacques-Olivier Molon et Pierre-Olivier Thévenin ont voulu se placer au-dessus du vulgaire film d’épouvante, affichant de plus hautes ambitions. Ils souhaitaient réaliser un vrai film d’aventures français, une sorte de Délivrance hexagonal. Louables intentions sur le papier…
… qui s’avèrent catastrophiques à l’écran.
Dès les premières minutes, on pressent qu’on va voir un nanar, un vrai de vrai. La suite confirmera nos craintes, en pire… Humains est en effet un fiasco artistique complet. Fait suffisamment rare pour être signalé : il n’y a rien – je dis bien RIEN – à sauver dans cet hallucinant machin cinématographique. La mise en scène est totalement approximative, entre cadrages ratés et image tremblante. Le montage semble grossièrement taillé au silex, empilant les séquences au petit bonheur la chance. Le son est inaudible par moments, ce qui nous prive de (épargne de ?) certains dialogues. Pas comme la musique, constamment envahissante dès qu’il y a un peu d’action –et vu le niveau du suspense, c’est beaucoup de bruit pour rien. Les maquillages et les effets visuels sont d’une incroyable laideur – il faut voir le look des hommes de Neandertal, masque d’Halloween en latex et perruque filasse… - assez impardonnable de la part de cinéastes qui ont débuté dans les effets spéciaux…
Le casting est homogène… dans sa médiocrité : les acteurs jouent tous faux. C’est bien simple, au début, on a l’impression d’assister à une parodie, tellement le jeu est forcé. D’ailleurs, Philippe Nahon semble se marrer tout le temps – probablement hilare d’imaginer Sara Forestier et Lorànt Deutsch dans la peau d’experts en paléoanthropologie. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils ne sont pas franchement crédibles. Et lui encore moins qu’elle, à cause de son agaçant jeu monocorde, resservi de film en film…Sinon, Dominique Pinon imite une marmotte – la seule scène qui fait vraiment peur dans le film… - et Elise Otzenberger, au bord de la crise de nerfs, passe son temps à pleurnicher et crier…
Quant au script, déjà assez invraisemblable, il est plombé par :
- Le comportement absurde des protagonistes (du style, « on est poursuivis au milieu de nulle part par des brutes sanguinaires, mais on crie à tue-tête pour retrouver le membre du groupe qui a disparu. On fait du feu près du campement, histoire de se faire encore plus repérer. Et on s’attarde en chemin pour observer des crânes, des amas de pierre, etc… »)
- Des sous-intrigues parfaitement inutiles : La vieille rancœur entre les personnages joués par Deutsch et Sara Forestier, les considérations sur les familles recomposées…
- Des aberrations et des cinémato-gaffes grossières : Lorànt Deutsch se bousille le genou au début du film, puis galope dans les bois sans aucun problème.
- Des dialogues d’une stupidité abyssale, involontairement hilarants.
Si encore le suspense était au rendez-vous, on pourrait éprouver un peu de plaisir à la vision de cette série Z franchouillarde. Mais non, même pas ! L’ensemble est incroyablement mollasson. Le pic d’intensité dramatique du film étant la traversée d’un torrent de quinze mètres de large (brrrr…), où les protagonistes ont de l’eau jusqu’aux mollets (oooh…). C’est dire… Trop flippant, le film…
Bref on s’ennuie ferme, jusqu’au dernier quart d’heure, où un rebondissement fait basculer le film dans la veine horrifique qui aurait dû être la sienne depuis le début. Ah ! On termine sur une bonne impression alors ? Ben non, même pas… Car cette astuce scénaristique fait basculer le film dans le grand n’importe quoi… C’était bien la peine de mettre en avant un certain souci d’authenticité, de faire appel à un consultant expert en anthropologie, pour accoucher d’un script aussi ridicule… Surtout qu’à côté de ça, les auteurs exploitent très mal le seul point intéressant de leur scénario, l’étrange carnaval des Tchagattas, tradition ancestrale des habitants du Lötschental où des hommes se déguisent en démons et sèment la terreur dans les villages, le temps d’une journée.
Dans le tableau de l’évolution cinématographique, Humains se situe dans la catégorie nanardicus prehystericus, plus loin que Teenage caveman, California man et RRRrrrr !!! C’est dire le degré de nullité du machin, qui s’inscrit d’office dans le top 10 des plus mauvais films de la décennie…
Neandertal ? Néant total, oui…
Note :