Les crises économiques accentuent les tensions sociales. C’est bien connu. En voici une nouvelle preuve. Les ouvriers ne se contentent plus de manifester ou de faire la grève pour montrer leur mécontentement, ils passent désormais à la vitesse supérieure : la séquestration de patrons. Le phénomène prend de l’ampleur. Plus d’une dizaine depuis le début de l’année. Symbole du désarroi des ouvriers, les séquestrations traduisent un malaise profond de nos sociétés.
Face à l’ « Economie » toute puissante, les ouvriers se sentent désarmés Et en viennent finalement à agir en désespoir de cause. Certes, séquestrer son patron ne permettra pas de relancer l’usine, mais cet acte est pour eux un moyen d’exprimer leur colère face à une situation qu’il ne contrôle plus, qui les dépasse.
Mais l’incompréhension ne touche pas que les ouvriers. Ainsi, 55 % des Français estiment que ces séquestrations sont « justifiées ». 64 % des sondés pensent que ces actions ne doivent pas être sanctionnées par la justice car elles sont « souvent le seul moyen dont disposaient des salariés pour se faire entendre ». Six Français sur dix jugent que la politique économique du gouvernement est « mauvaise ».