Deux d'entre eux étaient déjà présents dans le premier volume. On est heureux de les retrouver.
Hery Mahavanona, mieux connu comme poète, donne avec Au nom du père le récit d'une quête des origines, à travers la découverte, presque par hasard, d'une trace familiale. L'essentiel se passe dans un discours intérieur qui pose beaucoup de questions et n'apporte pas toujours les réponses - comme souvent dans la vie, en somme. Jusqu'à une décision finale qui annule, en quelque sorte, ces questions...
Johary Ravaloson aurait pu écrire, pour paraphraser le titre d'un livre à succès: C'est presque beau, une ville la nuit. Il se contente de: Antananarivo, ainsi durant les jours pluvieux. Chroniques de vies ordinaires. Cela commence avec un chauffeur de taxi dont les trajets lui font rencontrer d'autres personnes. Et c'est une petite communauté de hasard qui entre ainsi dans une nouvelle à voix multiples par lesquelles est restitué le bruissement de la capitale.
Deux autres auteurs n'appartenaient pas au premier recueil. Et Désiré Razafinjato est même, sauf erreur, publié pour la première fois avec Tahiry. De Madagascar au djebel algérien, l'amère-patrie. La guerre d'Algérie vécue par un caporal malgache, entre les événements de 1947 et l'indépendance, représente pour lui une sorte de torture intellectuelle. Sa place n'est pas là, il le sait, mais comment pourrait-il éviter d'y être? On se chargera, au pays, de lui faire comprendre sa déchéance aux yeux des siens.
Cyprienne Toazara - qui a, de son côté, dejà publié plusieurs ouvrages - met en scène des jumeaux dans Doublement un. La vie les place sur des chemins différents. L'un, à cause d'une guerre (encore), découvre l'Europe, un autre mode de vie, et prend même pour épouse une femme blanche. L'autre, resté à Madagascar, mène l'existence qui semblait être prévue pour lui depuis toujours. Un incident de parcours qui est le ressort principal de cette nouvelle leur donne des rôles inattendus.
Quatre textes venus de Madagascar, dont aucun ne laisse indifférent.