Posted on by Kalisse
Les invasions biologiques sont l'une des principales menaces pour la biodiversité d'outre-mer et constituent un défi croissant dans ces territoires. Au total, sur les 100 espèces figurant parmi les plus envahissantes au monde, 49 sont présentes dans les collectivités françaises d'outre-mer. La prévention, la sensibilisation et la lutte contre ce phénomène imposent une mobilisation à l'échelle de l'ensemble des collectivités.Dans le cadre de son initiative spécifique menée depuis 2005 sur cet enjeu, le Comité français de l'UICN lance un site Internet entièrement dédié aux espèces exotiques envahissantes en outre-mer. Ce site rassemble des informations réunies grâce à un réseau de plus de 100 experts et personnes ressources et l'appui de 12 coordinateurs locaux. Ce nouvel outil permet l'accès à de nombreuses informations scientifiques, techniques et juridiques sur ces espèces et sur les stratégies pour mieux les gérer.
Le site rassemble notamment :
- l'ensemble des résultats de l'initiative conduite depuis 2005, et en particulier le rapport de synthèse et ses recommandations disponibles en intégralité,
- une base de données munie d'un moteur de recherche permettant l'accès à des informations sur plus de 600 espèces introduites en outre-mer,
- une base bibliographique recensant près de 400 références sur le sujet, avec un accès direct aux textes de réglementations nationales et une liste des réglementations locales,
- de nombreux outils et documents disponibles en téléchargement (guides pratiques, brochures, protocoles, stratégies...),
- une série de liens Internet utiles, et de nombreux contacts d'experts et personnes ressources dans toutes les collectivités d'outre-mer.
Ce site Internet constituera un outil dynamique, pérenne et mis à jour régulièrement. Il facilitera la diffusion de l'information, permettra de renforcer la sensibilisation et contribuera à une meilleure mise en réseau des connaissances et des acteurs.
Pour découvrir le site, rendez-vous sur www.especes-envahissantes-outremer.frLes îles sont particulièrement touchées par ce phénomène
Lorsqu'elles sont éloignées des continents, une faune et une flore particulière s'y sont développées très lentement, au gré des colonisations naturelles et de l'évolution des espèces qui se sont adaptées à leur nouvel environnement. C'est ainsi que sont apparues de nombreuses espèces endémiques sur les îles, espèces qui ne vivent nulle part ailleurs sur Terre. De nombreuses îles n'ayant pas à l'origine de grands prédateurs terrestres, les espèces indigènes ont perdu leurs capacités à se défendre : par exemple, plus d'aptitude au vol chez de nombreuses espèces d'oiseaux insulaires et même absence de comportement de fuite face à un danger.
De même, les plantes ayant évolué en l'absence de mammifères herbivores ne possèdent pas les protections telles qu'épines ou mauvais goût que l'on trouve chez les plantes continentales. Lorsque l'homme est arrivé avec son cortège de prédateurs ou d'herbivores nouveaux (rats, chats, cochons, chèvres, voire moustiques pour n'en citer que quelques uns), l'impact a souvent été désastreux : les prédateurs introduits sont responsables d'environ la moitié des extinctions d'oiseaux insulaires.
Pour ces raisons, les faunes et flores insulaires représentent environ les trois quarts des extinctions recensées depuis quatre siècles, avec quelques uns des exemples d'extinctions les plus frappants. Si le cas du dodo de l'île Maurice est le plus largement connu, on peut citer également les 57 espèces de Partula, petits escargots arboricoles disparus de Polynésie française, exterminés par un escargot prédateur introduit, et la quasi-totalité des espèces indigènes d'oiseaux forestiers de l'île de Guam (archipel des Mariannes) dont la disparition est due en grande partie à l'introduction d'un serpent ( Boiga irregularis) vers 1950.