Seul dans le noir, Auster se la joue Auster

Par Bouquiner
Qu’on se le dise, les livres de Paul Auster sont soit bons, soit très bons. Chaque nouveau roman est un évènement et le 28ème ne déroge pas à la règle.
 A quoi reconnaît-on un livre de Paul Auster ? A sa manière de se pencher avec délicatesse sur le quotidien de ces gens cabossés par le destin, perpétuellement à la recherche d’un bonheur qui se consume aussitôt qu’ils le touchent du doigt. On reconnait les romans de Paul Auster à leurs narrations faites de digressions et de mises en abymes (on ne compte plus les histoires dans l’histoire au fil des ouvrages). Il est devenu un des plus grand représentant du postmodernisme littéraire (vous passerez pour quelqu’un de très cultivé en plaçant ça dans un dîner). Mais avec « Seul dans le noir », dans son écriture labyrinthique, Paul Auster s’est quelques fois perdu. A-t-il cherché à mettre son style au service de son histoire ou a-t-il construit son livre en fonction de ce qu’on attend qu’il écrive ?

Il n’en reste pas moins que c’est toujours un bonheur de se plonger dans le monde austerien.
Il garde une écriture limpide, un sens de la narration hors du commun. On adore ces petites scénettes, ces moments de grâce qu’il distille intelligemment dans ses récits.
Dans « Seul dans le noir », on part, entre autre, à la découverte d’une Amérique qui n’a pas connu le 11 septembre mais qui a basculé dans la guerre civile.
August Brill est un critique littéraire à la retraire, cloué dans un fauteuil roulant suite à un accident de voiture. Il a décidé de s’installer dans le Vermont en compagnie de sa fille qui vit mal son divorce, et de sa petite fille Katya qui, elle, ne se remet pas de la mort de son fiancé tombé en Irak. Au cours de ses nuits d’insomnie, Brill invente des histoires où la fiction se mêle à la réalité. L’une d’entre elle fait appel à la théorie des uchronies et met en scène une Amérique en proie à une nouvelle guerre de sécession déclenché par Georges W. Bush. Tout au long du livre et de ses longues nuit sans dormir, August Brill rappelle les souvenir du passé, remet en scène les jours heureux, malheureux, les rencontres et les séparations.
Du pur Paul Auster quoi…
Seul dans le noir
Paul Auster
Ed. Actes Sud - 18,53€