la perception animalière face au danger

Publié le 19 avril 2009 par Maaxtal

Encore une preuve flagrante que l'homme doit compter sur les animaux

Wed December 29, 2004, COLOMBO (Reuters) -

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Les responsables sri-lankais de l'environnement n'en reviennent toujours pas: le pire raz-de-marée qu'ils aient jamais connu a fait des dizaines de milliers de morts, mais nulle trace de cadavres d'animaux.
Les vagues géantes de dimanche ont pénétré jusqu'à trois kilomètres à l'intérieur des terres dans le Parc national de Yala (Sud-Est), la plus grande réserve naturelle de l'île abritant des centaines d'éléphants sauvages et plusieurs léopards.
"Ce qui est étrange, c'est que nous n'avons trouvé aucun animal mort", a déclaré à Reuters H.D. Ratnayake, directeur adjoint du ministère de l'Environnement.
"Aucun éléphant n'est mort, on n'a même pas retrouvé un cadavre de lièvre ou de lapin. Je pense que les animaux peuvent anticiper ce genre de catastrophe. Ils ont un sixième sens. Ils le savent à l'avance."
Le tsunami, déclenché par un séisme survenu dimanche au large de l'île indonésienne de Sumatra, dans l'océan Indien, a projeté des vagues atteignant pour certaines cinq mètres de haut sur les côtes Est, Sud et Nord du Sri Lanka, inondant des villages entiers, détruisant des hôtels et semant la mort et la dévastation.

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Tsunami : les animaux ont un spectre de perception plus développé PARIS (Agence Française de Presse), le 04-01-2005 Les animaux, sans parler d'un "sixième sens", sont armés d'un spectre de perception plus développé que les humains, ce qui explique que nombre d'entre eux, comme les éléphants, aient pu échapper à la mort lors du tsunami d'Asie du sud, expliquent des spécialistes français.
"Dans tout ce qui est vibratoire, secousses telluriques ou ondes sonores, les animaux ont des aptitudes que nous n'avons pas ou plus" pour anticiper un événement anormal. Ainsi nous voyons "les chiens ou les chats paniquer avant même l'arrivée d'un séisme ou d'une explosion volcanique", explique à l'Agence Française de Presse Hervé Fritz, chercheur en écologie et comportement animal au CNRS.
Les éléphants, dont on a signalé qu'ils étaient partis en courant vers l'intérieur des terres au Sri Lanka ou en Thaïlande "ont des modes de communication infrasonores. Ils perçoivent dans l'infrason des signaux inaudibles pour l'homme et ont l'appareillage physiologique pour communiquer entre eux sur de très grandes distances, plusieurs dizaines de km", explique le chercheur.
Pour le séisme de la semaine dernière, il y a deux hypothèses plausibles: ils ont senti l'arrivée du tsunami soit par la "signature au sol" de la vague, soit grâce à un bruit que les hommes eux n'ont pas perçu. "Ils ont par rapport à d'autres espèces une meilleure faculté d'association et un grande capacité motrice", ajoute Hervé Fritz.
Un grand nombre d'espèces disposent de moyens, spécifiques ou génériques, pour se défendre d'un danger, même s'ils en ignorent la nature: exemple les chauve-souris, qui utilisent une sorte de radar sonore qui leur permet de récupérer l'écho sur un obstacle d'un cri qu'elles ont émis. Ainsi elles ont conscience d'un changement de vibration, lequel signale un changement dramatique dans leur environnement. Autre exemple, le lapin et autres animaux à quatre pattes qui ont, sur la base des vibrations au sol, appris à pressentir les dangers.
Anne-Claude Gauthier, directrice du zoo de Vincennes, éthologue de formation, se refuse également à parler de "sixième sens". Mais elle considère aussi que par rapport à l'espèce humaine qui a recours à l'oral et aux mimiques, des animaux comme les pigeons ont développé plutôt l'odorat ou la sensibilité aux changements de pression atmosphérique grâce à des capteurs spécifiques. Les oiseaux dans leurs migrations ou les abeilles ont des capteurs spécialisés pour enregistrer les variations du champ magnétique.
Les animaux disposent de "codes d'alerte": ils émettent des cris d'alarme comme le font les cervidés à l'approche de prédateurs, ou les oiseaux lorsque plane un rapace. L'éléphant, qui est très vocal, est capable de manifester son énervement par des cris associés au danger.
Sans savoir nager efficacement, ce que font très bien dans la faune asiatique les éléphants ou les tigres, "de nombreux mammifères terrestres sont capables de se tirer d'une situation aquatique critique", et par exemple de traverser un cours d'eau si la situation l'impose, selon Hervé Fritz.

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L'instinct des éléphants a sauvé des touristes du tsunami

KHAO LAK (Thaïlande) (Agence Française de Presse), le 11-01-2005
Des éléphants ont sauvé la vie de leurs cornacs et de touristes japonais grâce à leur sixième sens, expliquent des employés de Khao Lak, localité du sud de la Thaïlande dévastée par le tsunami du lendemain de Noël.
"J'ai été étonné d'entendre mon éléphant et les autres barrir tôt le matin, le jour où les vagues ont déferlé", a expliqué à l'Agence Française de Presse Kirtsada Salangam, un cornac de 20 ans, en caressant la trompe de son éléphant, Thongdaeng, l'un des huit pachydermes d'un petit camp de promenade à dos d'éléphant pour touristes.
"Les éléphants ne voulaient plus obéir et regardaient sans cesse la mer", ajoute-t-il, "j'ai aussi remarqué que les oiseaux volaient d'une manière irrégulière. Mais je n'aurais jamais imaginé qu'une tragédie se préparait", dit-il.
Ce n'est qu'au moment où les éléphants ont commencé à briser leurs chaînes et à fuir vers les collines que les cornacs et qu'une famille de cinq touristes japonais qui se trouvaient là se sont mis à courir eux aussi vers les hauteurs.
"Pendant qu'on courait vers les montagnes, je me suis retourné et j'ai vu la première vague balayer la côte, renverser un poids-lourd et emporter des gens vers la mer. J'étais terrifié", dit-il en donnant des feuilles d'ananas à Thongdaeng. C'est tout ce qui reste pour nourrir les éléphants depuis le départ des touristes.
"D'abord, j'ai pensé que (Thongdaeng) avait eu peur des chiens et des chats, mais maintenant j'ai compris qu'il nous a sauvé la vie et qu'il a sauvé au moins cinq touristes japonais. Je préfère ne pas penser à ce qui serait arrivé s'il ne nous avait pas amenés vers la montagne", poursuit le cornac.
Selon les experts, les animaux sont armés d'un spectre de perception plus développé que celui des humains et ont une aptitude que l'homme n'a pas pour percevoir tout ce qui est vibratoire, comme des séismes ou des éruptions volcaniques.
Des hommes sont en train de déblayer le camp et de réinstaller une plate-forme surélevée qui permet aux touristes de grimper sur le dos de ces grands mammifères, à environ 2 mètres du sol.
Kirtsada montre l'endroit où l'un des éléphants femelles n'a pas réussi à briser ses chaînes, mais a pu survivre alors qu'elle était à moitié submergée par les déferlantes.
"Si elle avait été un tout peu peu plus en contrebas, elle ne s'en serait pas sortie" dit-il.
Khao Lak a été la localité la plus touchée de Thaïlande: les vagues ont pénétré jusqu'à deux kilomètres à l'intérieur des terres et ont détruit les établissements hôteliers sur une vingtaine de kilomètres le long des côtes de sable blanc.
Après la tragédie, comme sur les rivages sinistrés de la province d'Aceh en Indonésie, des dizaines d'éléphants ont été acheminés dans le sud de la Thaïlande pour participer au ramassage des corps des victimes, aux travaux de déblaiement et de nettoyage.
Mais les éléphants de ce camp, explique Kirtasada, ont été trop choqués pour pouvoir participer aux opérations.
"A chaque fois qu'ils sentaient un cadavre, ils paniquaient et s'enfuyaient", dit-il.
Pour lui, la plus grande difficulté dans les jours à venir est de trouver de l'argent afin de nourrir les éléphants jusqu'au retour des touristes.
La tragédie à fait un peu plus de 5.300 morts et près de 3.400 disparus en Thaïlande et l'industrie du tourisme devrait perdre 200 millions d'euros par mois.