Adieu tomate, et à jamais

Par Dindiu @Din_Diu

Mes semis de tomates sont faits depuis 2-3 semaines, les plantules sont bien parties. Mais en récolterai-je les fruits ? Pas si sûr.
Je n'ai pas fait de potager l'an dernier, donc je ne me prononcerai pas. Par contre le souvenir de 2007 est encore cuisant, les tomates étaient encore vertes quand il a fallu arracher tous les plants. Cette année-là, je mangeai quasiment pas de tomates du potager.
Le responsable, le mildiou, avait les meilleures conditions possibles, chaleur et humidité.
Mais tous le monde étaient concernés par ce fléau, amateurs comme professionnels.

Y compris un jardinier normand et bio, qui début juillet 2007, virait ses plants de tomates avant d'avoir esquisser la moindre lutte. C'est l'introduction d'un article du magazine "Les 4 saisons du jardin bio" de mars-avril 2009. Selon Jean-Paul Thorez, l'auteur de l'article, le mildiou est devenu de plus en plus virulent au cours des années 90. Comme lutte, il s'agit alors de commencer avec des bonnes pratiques de préparation de sol, de plantation, d'espacement, de rotation de cultures, de paillage, d'arrosage, de traitement, ...
On retrouve d'ailleurs en traitements les classiques pulvérisations de bouillie bordelaise et décoction de prêle (à 5%). On trouve dans les livres cette astuce qui consiste à traverser la base de la tige avec un fil de cuivre, lequel cuivre serait en partie dissout et transporté par la sève dans toute la plante la protégeant par la même occasion. Le fil de cuivre ne fait pas l'unanimité puisque dans l'article il est clairement dit qu'il n'a jamais fait ses preuves. Et vu ce que j'ai subi en 2007, je suis plutôt enclin à le croire.

Parfois, et en fonction de là où on habite et de son climat, la seule solution pour protéger ses tomates reste de les cultiver sous abri. Dans la même idée et pour tous, une astuce proposée est de placer un toit transparent au-dessus des plants pour éviter le contact avec l'humidité (de la pluie à défaut de celle de l'air).

Enfin, même si la tendance du climat à se réchauffer joue contre nous, des solutions bio semblent se démarquer. Il y aurait les éliciteurs (sortes de "vaccins végétaux" à base de plantes) et le BRF (bois raméal fragmenté).
Dans le cas du BRF, Jean-Paul Thorez ne rentre pas dans le détail sur les raisons possibles de la capacité du BRF à protéger les plantes cultivées des maladies. A l'occasion d'une conférence de Jacky Dupéty, agriculteur et auteur d'un livre sur le BRF, j'ai eu une explication : les "bons" champignons qui dégradent le broyat, occupent le terrain, entrent en compétition avec le "méchant" champignon qu'est le mildiou, et réduisent son action. Pour l'anecdote, Jacky Dupéty ajoutait qu'il n'arrachait pas les plants de tomates sains en fin de saison, afin que leurs racines, du moins la place qu'elles laissaient, maintiennent une certaine aération du sol.

Pour plus d'infos, le magazine doit être encore kiosque. En plus, il y a le premier volet de la réalisation d'un poulailler en paille.

Pour revenir à la tomate, et pour ceux qui font leurs propres graines, il est toujours bien de savoir s'allier une fois de plus l'aide d'un bon champignon, le geotrichum candidum. Mais ça n'est pas pour tout de suite.
Donc en attendant et pour ne pas être déçu, j'ai préparé seulement un petit nombre de semis de tomates, d'une part  pour pouvoir plus facilement les surveiller et réagir rapidement si besoin, et d'autre part pour ne pas tous miser sur le même cheval et avantager d'autres types de cultures.

Enfin, un homme averti en vaut deux. J'aimerais autant qu"un homme averti mange des tomates"