Tout fiche le camp, les valeurs se perdent, les jeunes ne respectent plus rien et n'aident même plus les petites vieilles à traverser la rue. C'est en substance ce que Paulo Coelho dit dans son dernier livre qui se déroule en plein milieu du Festival de Cannes. Car dans la quête frénétique de la gloire, du strass et des paillettes, nous avons perdu de vue les choses qui comptent.
« Je me suis dit : Mon Dieu, ces gens sont là à dépenser des fortunes, et où est le plaisir ? C'était ma question », précise l'auteur à Reuters, portant un regard désabusé sur l'univers de Cannes. « Et pourquoi ont-ils un tel comportement ? Ce fut le point de départ de l'écriture de mon livre sur la mode et les célébrités et nos valeurs, car c'est un livre sur les valeurs. »
Grisé par le succès, Paulo ? Du tout. Pour lui, il existe une grande différence entre la célébrité acquise grâce à un don, pour la littérature ou le cinéma et ne convoiter la gloriole que comme une fin en soi. « C'est devenu une sorte de maladie. Tout le monde veut être célèbre uniquement pour être célèbre, non pas parce qu'ils ont quelque chose d'important à offrir ou à partager. »
Et c'est en s'appuyant sur sa propre expérience de Cannes qu'il fréquente chaque année avec assiduité qu'il a bâti ce nouveau roman racontant une série de meurtres à Cannes. « Ce livre est parfaitement exact. Enfin..., je n'ai jamais rencontré de tueur en série, mais pour ce qui est de la 'machine' Cannes, c'est conforme à 100 %. »
Alors, on règle ses comptes ? Non plus. Le tout était de comprendre. Si la critique est aisée et l'art est difficile, Paulo explique qu'il souhaitait comprendre vraiment la réalité de cet événement majeur du cinéma. Plusieurs chroniques de ce livre publié par HarperCollins sont restées assez mitigées. Entre analyse des structures sociales et portrait de la condition humaine, on saura prochainement de quoi il en retourne...