Dans les couloirs du métro parisien, la campagne d’affichage pour l’exposition consacrée à Jacques Tati a subi un lifting forcé au nom de la loi Evin de 1991 qui interdit la publicité pour le tabac. L’affiche originale de la cinémathèque montre le réalisateur de Mon oncle sur un Solex avec une pipe au bec. Les usagers du métro parisien, eux, ont droit à une nouvelle version où la pipe a cédé la place à un moulin à vent. Claude Evin, que l’on a ainsi involontairement remonté sur la scène médiatique, a aussitôt fait part de son incompréhension dans un entretien accordé à France Info. Estimant qu’« il est inutile de se ridiculiser au nom de la lutte pour la santé publique », l’ancien ministre, aujourd’hui président de la Fédération Hospitalière de France, ajoute que la retouche « est dommageable pour la lutte contre le tabagisme, car elle brouille tout message bien intentionné ». Métrobus et la RATP, pris dans le marasme d’une polémique grandissante, déclarent avoir « appliqué scrupuleusement la loi en vigueur ». Roselyne Bachelot, actuelle ministre de la Santé, s’est émue devant les journalistes : « Ah non ! moi, je ne suis pas pour enlever la pipe à Jacques Tati ! ». Gérard Audureau, président de l’association Droit des non-fumeurs, est quant à lui partagé : « Je ne peux pas condamner sans pour autant cautionner cette retouche ».
Bande-annonce de Mon oncle
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