Villa Amalia de Pascal Quignard

Par Sylvie

Gallimard, 2006

Adapté au cinéma par Benoît Jacquot
Je viens de voir le film de Benoît Jacquot, ce qui m'a fortement donné envie de lire le livre de Pascal Quignard. Un très beau portrait de femme libre qui décide de tout quitter pour fuir, revivre une autre vie. Eloge de la fuite, de la liberté, de la solitude...
Alors qu'elle surprend son compagnon en train d'embrasser une autre femme, Ann, célèbre pianiste, décide de tout quitter, comme elle le dit, d'"éteindre sa vie". Elle quitte son compagnon, vend sa maison, brûle ses photos, ses vêtements, jette son portable, ferme son compte en banque. Seul contact : un ancien ami d'enfance, croisé par hasard, secrètement amoureux.

Puis c'est la fuite éperdue : Tanger, Malte, puis enfin, la découverte d'un lieu aimé, la Villa Amalia, sur une île non loin de Capri. Sans doute le début de l'apaisement...Mais le passé ressurgit...
Ce qui marque tout d'abord : ce portrait intransigeant de femme qui d'un seul coup brûle tout de sa vie antérieure. Liberté parfaite, intense....
Même s'il n'y a pas d'intrigue amoureuse à proprement parlé, on pense immédiatement à Marguerite Duras : tout d'abord ce dépouillement extrème, l'omniprésence de la mer et surtout le sens de l'ellipse, ce personnage féminin extrèmement vaporeux qui nous échappe : au début, nous ne savons rien d'Ann, à part qu'elle est pianiste. Puis, très lentement, c'est le dévoilement, petite touche par petite touche.

Poésie avant tout : beauté des paysages, musique lancinante, femme passionnée...


Un portrait très subtil qui interroge avec force la quête des origines.