Au fil des interviews, des chroniques, live, Wendycode s'avère être comme étant un projet pour le moins inclassable pour les médias, ses pairs ou ses fans.
Ce qui fut longtemps un handicap devient la marque de fabrique du groupe ou chaque sortie studio est attendu comme une renaissance.
Voguant entre une musique cinématographique, teintée de pop et d'harmonies dissonantes, de voix perchées dans un besoin lyrique, de cordes ou d'arrangements electroniques, Wendycode ne choisit pas et se goinfre de sucré et de salé dans toutes les textures possibles, pour créer un son reconnaissable entre un million, un peu comme les artistes qu'ils admirent...
"IN PARTICULAR" DE BLONDE REDHEAD
Ayant longtemps surfé dans l'écume de la vague noisy et dissonantes de Sonic Youth, Blonde Redhead s'émancipe et met à jour sa propension à la mélodie pop.
Résultat, cet album m'a scotché pendant de longs mois, et reste à jamais une référence oubliée, si l'on considère la qualité de ce groupe qui réinvente le rock à sa manière.
Sans doute culte dans 20 ans...
... ou dans un siècle, comme
"LES GNOCIENNES" D'ERIK SATIE
Viré deux fois du conservatoire pour incapacité à créer quoique ce soit d'audible pour ses profs, Satie s'engage dans l'armée avant de s'exposer volontairement au froid et se faire rapatrier, pour s'installer dans la vie Montmartroise.
Les dissonances du début de son oeuvre le rende célèbre aujourd'hui, alors qu'il est considéré comme le souilleur d'un art noble en son époque.
Son oeuvre est souvent mal interprétée et jouée de manière trop rapide, et je remercie Alexandre Tharaud qui vient de sortir un album rendant hommage à Satie, avec une interprétation magnifique.
Satie a eu énormément de vies, et malheureusement une seule en imposant son art, ... c'est de nos jours et à titre posthume.
J'adore comparer son art à l'expérimentation de Sonic Youth.
Je dis souvent, « Satie, c'est le Sonic Youth du siecle dernier ».
Pour rester dans les artistes finalement peu connus, j'ai choisi Arthur Lee et son groupe LOVE, avec «THE RED TELEPHONE ».
Devenu une légende en quelques morceaux seulement, Arthur Lee est comme Brian Wilson ou Phil Spector, respectivement psychopathe de la mélodie et exigeant au point de l'avoir souvent conduit à la violence envers les membres de son groupe.
The Red Telephone est le nectar même de la qualité de ce qu'a pu produire le groupe, avec en plus une écriture fantastique.
Je conseillerai la version bonus de cet album mythique (Forever changes), avec les extrait de prises de son studio, dirigé par Lee !!
Morisson lui a tout pris (tous les deux le confessent) même Paméla ( tous les deux se sont détestés aussi), mais pas Forever changes qui renvoie Les Doors au rang de serviteurs
" THE TOURIST ", DE RADIOHEAD
Je sais pas si je suis autorisé à enfoncer des portes ouvertes, mais oui ok computer est l'un des meilleurs albums rock de tous les temps !!
Un jour on m'a dit Wendycode, c'est Radiohead dans de l'hélium !! Heureusement que c'était pas une question.
Cette chanson, je l'ai à peu près une fois par jour dans la tête depuis que je la connais. Même si je m'en suis dégoûté et que je n'écoute plus cet album, la rencontre entre Yorke et Godrich est ce qui s'est fait de mieux depuis Jackson et Quincy Jones, ou encore les Beatles avec Martin.
Même si Radiohead reste un groupe énorme et toujours attendu, je n'ai pas ressenti sur les albums d'après ok computer , le feu sacré présent tout au long de cet album.
FRANCOIS DE ROUBAIX
C'est sans doute la musique qui m'inspire le plus.
Samplé par Robbin Williams ou encore Postishead et je ne sais quels autres rappeurs, la musique de De Roubaix fera encore des tubes dans 50 ans, et peu de gens connaissent ce génie parisien.
Mes préférences reviennent à Caids, Le chalutier fantôme, ou encore ce morceau en écoute dont je ne me souviens plus le nom.
J'ai toujours été intéressé par les compositeurs contemporains, surtout dans le cinéma... J'aurais pu citer Legrand, Barry, Moriccone ou Francis Lay.
Ils ont 20 ans d'avance sur la pop et sont surtout un pont important entre la musique classique et le monde du rock.
MINER AT THE DIAL-A-VIEW DE GRANDADDY
C'est le coté lo-fi et expérimental de Jason Lytle qui fut le temps de quelques albums, une source d'inspiration énorme.
Under a western freeway, the software slump mais surtout le très rare the broken down comforter collection font office d'albums pop indispensables.
J'ai l'impression que ce gars vit dans la nature et qu'il trouve des circuits imprimés en creusant dans la terre, qu'il tond une pelouse de fils électriques.
Grandaddy, c'est ne pas faire d'élitisme envers tel ou tel procédé de fabrication. C'est se servir de toutes les époques pour arranger de belles mélodies.
J’irai sans doute chez lui dans le Montana pour voir si il veut pas enregistrer le second Wendycode cet hiver au coin du feu.
DIY DE ROBOTS IN DISGUISE
Ces deux anglaises sont vraiment un trésor caché de l'Angleterre.
Bien avant Coco Rosie, ce duo a livré un album électro rock fait maison au début des années 2000, digne de ce qui se fait de mieux en matière de sons électroniques et des plus inspiré dans la livraison de mélodies pop imparables.
C'est comme une place vacante qu'on croyait prise tellement leur idées sont évidentes, et pourtant, elles ont bien planté leur drapeau dans une province encore vierge de l'exploration artistique.
Je fut un moment jaloux de tant de facilité et de cohésion. Je le conseille vivement
Enfin « I WANT YOU » DES BEATLES
J'ai rien de spécial à dire , à part si Paul lit cet article:
« T’es un p'tit enculé toi dis donc ».
Kris, 17 avril 2009
Blonde Redhead
Alexandre Tharaud
Arthur Lee
The Tourist
Les Caïds
Jason Lytle
I Want You