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Le G20, encore un truc qui ne sert à rien ?

Publié le 17 avril 2009 par [email protected]

Il y a à peine un mois, on parlait du G20 comme un tournant historique du capitalisme. Rassurez-vous, moi aussi j’étais assez dubitatif.

On a d’ailleurs eu droit à un bon raffut médiatique autour des paradis fiscaux, comme si, du jour au lendemain, tout le monde était devenu gentil et allait s’empresser de démembrer les paradis fiscaux, parce qu’ils avaient décidé unanimement que les méchants, c’étaient les paradis fiscaux.

-   Origine de la crise ? Les paradis fiscaux.

-   Augmentation croissante des inégalités ? Les paradis fiscaux.

-   Dégradation du partage des richesses ? Les paradis fiscaux.

-   Augmentation de la pollution ? Les paradis fiscaux.

-   L’Elimination du PSG en coupe d’Europe ? Les paradis fiscaux.

-   La petite taille du président ? Les paradis fiscaux.

Bref, tout porte à croire que le fond du problème, ce sont les paradis fiscaux, et qu’on aura quasiment tout réglé en plaçant tel ou tel pays sur une liste grise, ou noire selon l’humeur du jour.

Je pense sincèrement qu’une fois de plus, on s’est bien fait berné. Et en plus, avec la manière.

Origine de la crise, croissance des inégalités, etc. Combien de véritables questions de fonds toujours sans réponse ?

Quel est l’intérêt de convoquer les chefs d’Etats ou de gouvernements des 20 pays les plus riches pour au final dire : « Le fond du problème, ce sont les paradis fiscaux » ?

D’une part, comme le suggère Arnaud Montebourg, « seule des sanctions et des interdictions et/ou des interdictions auront raison des paradis fiscaux », sinon ça n'a aucun intérêt.

Les paradis fiscaux sont évidemment un point noir dans le capitalisme au niveau mondial mais cela concerne surtout les grands groupes et non les citoyens de tout bord.

Remarque, en France, on a bien nos paradis fiscaux à nous, ça s’appelle les niches fiscales, et il y en aurait 486, ce qui représenterait un manque à gagner pour l’Etat français de 50 à 73 milliards d’euros.

D’autre part, certains camarades vont jusqu’à faire circuler une pétition pour faire abroger le paquet fiscal. Pourquoi pas. À mon avis, le paquet fiscal est une chose, mais pas une fin en soi non plus. Je pense que la base de toute refonte du système, c’est la fiscalité. La fiscalité est le seul outil qui peut réellement avoir un impact sur la redistribution des richesses et devenir LE levier dont le capitalisme a besoin pour diminuer les inégalités.

Mais la gauche doit totalement repenser l’outil fiscal et le remettre à plat, et non se contenter de faire annuler telle ou telle mesure. Quand bien même elle est injuste, il faut aller plus loin.


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