Le deuxième round est annoncé : Obama rouvre le marché des avions ravitailleurs de l’US Air Force. Petit retour sur ce nouvel épisode d’une saga de haute volée.
L’attribution d’un marché de cette importance était une première. Le Bureau fédéral de compte (GAO), considéré à tort comme équivalent de la Cour des Comptes, avait été saisi en 2008 par Boeing d’une contestation de l’attribution à Airbus du marché de renouvellement de la flotte US en avions ravitailleurs. Une institution publique intervenait donc à la demande d’une entreprise privée. Cette dialectique est courante. Toutefois, un regard contextualisé pousse à s’interroger : cette intervention est-elle un acte de contrôle objectif ou un rouage du protectionnisme américain ? La frilosité de la première puissance économique se traduit par la fermeture du marché national à l’entrée des acteurs économiques étrangers. C’est historiquement un usage pris du relatif isolement des Etats-Unis (facteur culturel) et de l’accoutumance à une position de leader mondial. A cela s’ajoute l’impact psychologique du krach de 1929 et de la récession subséquente.