Par accident ?
Pas du tout, par immolation préméditée ou par « suicide ». Tout ça parce qu’en Inde, même si on est majoritairement hindouiste, une religion tellement tolérante et humaine qui n’a rien à voir avec le fanatisme musulman, il n’en demeure pas moins que la femme vaut moins que le bidon d’essence que les hommes et les familles ou belles familles utilisent pour les immoler.
Il faut dire qu’en Inde, comme ailleurs, les traditions ont la vie dure.
La tradition qui pousse les familles à assassiner leurs petites filles dès la naissance est la dot que la famille devra verser à la future belle-famille. Une dot dont le montant est variable, mais souvent assez important, et qui a, selon une étude publiée le 11 avril dernier dans The Lancet, justifié l’assassinat de 163′000 filles et femmes en 2001.
L’assassinat par immolation ne se limite pas aux fillettes nouvellement nées et aux jeunes filles sur le point de se marier. Il concerne aussi les épouses dont la famille a livré la dot et dont le mari se débarrasse allègrement, juste histoire d’avoir droit à une deuxième femme et une deuxième dot. La cupidité ne connaît pas de frontière.
Même si la morbide coutume de la dot a été, officiellement, abolie en 1961 par le « Dowry Prohibition Act », une femme meurt, immolée ou « suicidée », toutes les 5 minutes. Quand j’aurai fini ce billet, ce sera donc environ 6 femmes qui auront disparu au nom de la tradition.
- Crédit photographique : Duniya Foundation.
P.S. Ce sujet a déjà été traité par Les Quotidiennes.