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(Rauzan. Crédit photo: chambres d'hôtes à Rauzan)
Gérard César est le sénateur-maire UMP de Rauzan, une petite bourgade de la Gironde.
*Mme G. fait partie de ses administrés. Mme G. est agent hospitalier et mère de 4 enfants. En janvier 2008, elle rencontre Mr F. Coup de foudre. C'est l'amour, le bon, le vrai, celui qu'on n'attend plus et qui arrive enfin. Mr F. travaille dans le bâtiment. Maçon ? Oui, et depuis cinq ans. Nos deux tourtereaux, on s'en doute, ne roulent pas sur l'or. Ils décident donc d'emménager ensemble, un loyer vaut mieux que deux, puis de se marier. En décembre 2008, ils déposent leur dossier à la mairie de Rauzan. Tout irait bien dans le meilleur des mondes... sauf que...
Sauf que Gérard César (le maire) note que Mr F, n'est pas un homme comme les autres. C'est un algérien, qui certes travaille depuis cinq ans en France, mais qui vit depuis cinq ans en situation irrégulière. Imaginant immédiatement que ce mariage n'est pas un mariage d'amour mais un mariage d'intérêt, il saisit le procureur de la république. Une enquête de gendarmes est aussitôt dilligentée qui ne mène, nonobstant, nulle part. Février 2009, le procureur estime ainsi que les éléments d'enquête concernant le projet de mariage de Mr F. et de Mme G restent insuffisants pour établir le caractére frauduleux de l'union envisagée.
Mais ça ne suffit pas à Gérard César. Qui s'entête, écrit au ministre, écrit au préfet. Pour lui, ce mariage est suspect, il ne le célèbrera pas. Mieux, il dénonce Mr F., aux autorités.
Inquiet pour son avenir, le couple a pris un avocat. L'avocat rappelle au maire qu'en l'absence d'opposition du parquet, il doit publier les bans, sinon, il saisira en référé le TGI pour faire respecter le prinicpe de la liberté du mariage. Sauf qu'entre temps, la machine préfectorale s'est mise en branle. Et c'est maintenant Mme G qui est poursuivie pour aide au séjour irrégulier. Et tout se précipite. L'histoire d'amour tourne au cauchemar. Pourtant, nous sommes en France, pays libre et des droits de l'homme. Nous sommes en France, en 2009... Pas en 1942, et pourtant...
2 avril 2009, les gendarmes convoquent Mme G. Elle se rend à la brigade avec son bébé de 7 mois, ce qui lui évite d'être placée en garde-à-vue.
4 avril 2009, elle est placée en garde-à-vue. Mr F se rend alors aux autorités pour éviter à la femme de sa vie d'être inquiétée et séparée plus longtemps de ses enfants.
5 avril 2009, Mr F. est placé en centre de rétention.
7 avril 2009, Mr F. est reconduit à Oran.
Mme G. et Mr F. envisagent aujourd'hui de se marier en Algérie. Gérard César quant à lui explique simplement qu'on donne beaucoup d'ampleur à cette affaire simplement parce qu'il est parlementaire. Et il rajoute qu'il tiendra bon (!!)
* les noms ont tous été changés. Sauf celui de Gérard César, car il faut toujours rendre à César ce qu'il lui appartient !
Les lois sur l'immigration soutenues par le gouvernement de Mr Fillion sont une honte pour la France. Cf les arcticles de Me Eolas à ce sujet. Ces lois nous font revenir 60 ans en arrière. Du temps de la France occupée. Réveillons-nous. Et rappelons nous du poème de Martin Niemöller (pasteur et résistant allemand aux nazis)
Lorsqu'ils sont venus chercher les communistes
Je me suis tu, je n'étais pas communiste.
Lorsqu'ils sont venus chercher les syndicalistes
Je me suis tu, je n'étais pas syndicaliste.
Lorsqu'ils sont venus chercher les sociaux-démocrates
Je me suis tu, je n'étais pas social-démocrate.
Lorsqu'ils sont venus chercher les juifs
Je me suis tu, je n'étais pas juif.
Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait plus personne pour protester.