C'est le temps des lilas et j'ai retrouvé ce texte " les petites musiques du lilas" dans ce très joli livre Légende des fleurs de Michel Lis illustré par Corinne Merles aux édition du Mont
Offert par Soliman le magnifique au XVIe siècle à quelque ambassadeur ou botaniste amateur de plantes nouvelles, le lilas ne tarda pas à connaître chez nous un franc succès. Les moines du mont Athos se servirent de ses graines pour confectionner des chapelets appelés Paternoster (un des surnoms de l'arbuste), mais c'est son suave parfum qui le rendit célèbre. Que d’onguents et de fragrances dits « au lilas » furent élaborés par les parfumeurs du temps. C'est pour plaire à la Pompadour que le peintre Boucher fit tisser par la manufacture des Gobelins des entrelacs où se mêlaient fleurs de tulipes, de rosés, d'œillets et de lilas. Colette appréciait d'une façon bizarre le parfum du lilas : « Son bouton fleure drôlement le scarabée, sa fleur épanouie exhale un toxique arôme d'acide prussique ! » Symbole sacré de la maternité dans l'antiquité, cette fleur était dédiée à Junon, déesse du mariage et de la fécondité. Plus prosaïquement, en Perse, on offrait à son amant - ou amante - une branche de lilas fleurie et odorante pour lui signifier son... congé. Il est vrai que le langage des fleurs est aussi riche que varié. Blanc il symbolise un amour de jeunesse, mauve le soupçon, crème l'infidélité.