Le débat était prometteur et l'affiche alléchante. Mercredi 15 avril, l'association "Les Marianne de la Diversité" (qui lutte pour la promotion de la diversité féminine) nous conviait à une soirée-débat à la Maison de l'Europe, à Paris, sur le thème «L’identité nationale et européenne à l’épreuve de la diversité».
«A la veille des élections européennes, les Marianne de la diversité souhaitent sensibiliser les citoyens à un des enjeux majeurs de nos sociétés : celui de la diversité et de l’égalité des chances, pouvait-on lire dans le descriptif de la soirée. Elles invitent ainsi des représentants des grands partis politiques français, en lice pour les élections qui auront lieu au mois de juin, à venir faire part des actions et mesures qu’ils souhaitent mener et prendre en faveur du respect de la diversité».
L'association (dont la présidente, Fadila Mehal, est elle-même candidate en Ile-de-France sous l'étiquette MoDem), s'était décarcassée pour réunir un beau plateau, composé de têtes d'affiche aux européennes et de personnalités de la société civile (Dominique Sopo de SOS Racisme, Sihem Habchi de Ni putes ni soumises Amirouche Laidi du Club Averroès):
Seulement voilà: à 19h30, l'animatrice du débat, Charlotte Wihane (administratrice des Marianne de la Diversité), annonce, gênée, que les têtes de liste invitées ne viendront pas. Et justifie l'absence de l'UMP par «les obligations ministérielles» de Rachida Dati et Michel Barnier, le tandem UMP pour les européennes en Ile-de-France. Pervenche Beres, députée européenne socialiste, pousse son coup de gueule et déplore l'absence de deux partis (l'UMP et le NPA). «Je suis prête à faire mon mea culpa toute la soirée», répond Charlotte Wihane.
Point d'UMP (qui tarde à boucler ses listes) et de NPA, donc. Pas de Marielle de Sarnez (numéro deux du MoDem et tête de liste en Ile-de-France) non plus, représentée par Bernard Lehideux, député européen d'Ile-de-France. Harlem Désir est remplacé par sa collègue Pervenche Beres et Daniel Cohn-Bendit par la porte-parole nationale des Verts, Djamila Sonzogni. Côté société civile, Dominique Sopo a déclaré forfait et s'est fait représenter par son directeur général, Guillaume Ayne.
Un débat révélateur du désintérêt pour l'Europe en France, à commencer chez les grandes figures des partis, qui se pressent davantage au portillon quand il est question de politique intérieure.